Céline Curiol – Permission
Dans un pays non défini, le narrateur est embauché par une organisation internationale appelée l’Institution en tant que « résumain » ; son travail consistera à prendre en note les éléments importants des réunions tenues à l’Institution et à faire un résumé qui sera remis à la presse.
C’est au travers du rapport qu’il écrit que nous allons apprendre à connaître le quotidien, extrêmement policé, de cet homme. Le récit qui débute en relatant les faits tels qu’ils se produisent devient petit à petit plus personnel et intègre des réflexions du narrateur, réflexions qui ne lui serait pas venues à l’idée avant qu’il fasse la connaissance de A., son collègue et surtout son concurrent. Excepté les trois bars de l’Institution, à la fois lieu de travail et lieu d’habitation pour tous les employés, les relations entre collègues ne sont pas encouragées ; sans être explicitement interdites, elles sont plutôt mal vues au sein de l’Institution. C’est pourquoi, lorsque A. tente de lui parler, le narrateur se demande ce qu’il peut bien lui vouloir et essaye de s’en débarrasser, pensant, dans une sorte de délire paranoïaque que celui-ci veut lui piquer sa place – et compte tenu de l’atmosphère qui règne à l’Institution, je dois dire qu’on le comprend. Cependant, A. a un objectif bien précis…
Le récit de Céline Curiol est tout à fait maîtrisé. On pense bien évidemment à quelques classiques des romans d’anticipation tels que 1984 et Le meilleur des mondes et on se rappellera également de Fahrenheit 451. Je dois dire que j’ai été agréablement surprise par ce roman qui s’avère être une très belle expression de la liberté d’agir et de penser, et d’écrire !
Babel, mars 2010
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