Lolita Pille – Crépuscule ville
Bienvenue à Clair-Monde ! Ici, quelque part dans un futur proche, sous une épaisse couche de nuages et de brumes, vivent les citoyens d’une cité idéale où l’on vous interdit pour votre bien tout ce qui pourrait vous faire du mal : des implants bancaires sous l’épiderme contrôlent vos dépenses, une brigade d’intervention contre le suicide surveille vos accès dépressifs, les êtres qui vous plaisent sexuellement apparaissent sur un écran-traceur à portée de main, les drogues sont en vente libre, on a le droit au lifting et à la quasi-éternité. Si vous ne voulez pas être heureux, alors vous avez le choix: vivre aux confins de la cité, morts bancaires, junkies, obèses, détraqués.
« Avec Clair-Monde le bonheur n’est plus une utopie. »
L’intrigue se déroule dans futur hypothétique dans une ville idéale où tout est fait pour que vous soyez heureux. Pourtant, heureux, Syd Paradine, flic à la brigade des suicides, n’a pas l’air de l’être. Il faut dire que dans ce monde tout à l’air superficiel, même les relations humaines, détection des partenaires grâce au Traceur, mariages conclus pour 3 ans renouvelables… Petit à petit il va se rendre compte que quelque chose cloche à Clair-Monde et va tenter de se libérer de ce système.
Le livre est bien écrit, Lolita Pille réussi à montrer le côté glauque de cette ville soi-disant parfaite mais en revanche l’intrigue manque un peu d’approfondissement et du petit quelque chose qui vous tient en haleine jusqu’au bout. Je n’ai donc pas été pleinement convaincue par Crépuscule ville, j’ai trouvé à la fois que l’auteure avait beaucoup d’imagination et en même temps il y a aussi un côté déjà vu, on pense notamment à Blade Runner ou Minority Report (deux livres de Philip K. Dick). Néanmoins, on saluera la nouvelle orientation de Lolita Pille qui ose changer complètement de registre après ses deux premiers romans, il fallait oser même si ça n’est pas une totale réussite.
Livre de poche, avril 2010