Albert Sánchez Piñol – La peau froide
Nous ne sommes jamais très loin de ceux que nous détestons. Pour cette même raison, nous pourrions donc croire que nous ne serons jamais au plus près de ceux que nous aimons.
C’est ainsi que débute le premier roman d’Albert Sánchez Piñol qui raconte l’histoire d’un homme, ex-militant irlandais, qui, en partie pour se faire oublier, accepte un poste de climatologue sur une ile perdue de l’Atlantique sud. Il devra y rester pendant un an, seul, jusqu’à ce qu’un bateau vienne le récupérer et déposer son successeur. Bien qu’il découvre un autre habitant en la personne de Batis Caffo, le gardien du phare, il comprend tout de suite que ce n’est pas lui qui le tirera de son isolement.
Tout bascule la première nuit, lorsque des monstres venus de la mer attaque sa cabane. Peur tout d’abord, puis incompréhension pour le nouveau climatologue. Pourquoi le gardien du phare ne l’a-t-il pas prévenu ? Pourquoi l’a-t-il chassé ?
Le roman se révèle rapidement être un huis-clos angoissant mais qui ne manque pas d’action. Cependant, sous les dehors d’un roman fantastique, La peau froide est avant tout une étude du comportement face à la peur, face à l’autre, et on se demande qui des monstres ou des humains sont les plus effrayants. Le tout est écrit dans un style qui se lit agréablement. Une très bonne découverte pour moi, je ne manquerai sans doute pas de lire d’autres livres de l’auteur !
Babel, janvier 2007