Archive pour 5 juillet 2011

Roberto Bolaño – 2666

Roberto Bolaño - 26662666 est une sorte de roman à tiroirs, composé de cinq parties qui, si l’on a pas forcément l’impression qu’elles ont un rapport entre elles, sont indissociables et complémentaires. C’est d’ailleurs pour cela que, contrairement au souhait de l’auteur, les éditeurs ont décidé de le publier en intégralité au lieu d’en faire cinq livres distincts.

La première partie intitulée La partie des critiques met en scène quatre universitaires ayant la même passion pour les livres de l’écrivain allemand Benno von Archimboldi. Une véritable amitié se noue entre Pelletier le français, Espinoza l’espagnol, Morini l’italien et Norton l’anglaise qui n’auront de cesse de défendre leur thèse sur l’auteur dont on ne sait pas grand chose si ce n’est qu’il vivrait à Santa Teresa au Mexique, là même où des centaines de meurtres de femmes ont été commis.

La deuxième partie est le récit d’Amalfitano, personnage que les critiques de la partie précédente rencontrent brièvement lors de leur séjour au Mexique. Originaire de Barcelone, il vit dorénavant avec sa fille à Santa Teresa où il est professeur de philosophie à l’université depuis que sa femme – qui semble à moitié folle – l’a quitté.

La troisième partie est centrée sur Fate, un journaliste noir américain envoyé à Santa Teresa pour couvrir un match de boxe. Outre sa rencontre avec la sublime fille d’Amalfitano, il va découvrir cette histoire de centaines de cadavres de femmes rejetés par le désert. On apprend également dans cette partie que de nombreuses personnes ont déjà été arrêtées, dont un mystérieux colosse allemand…

La quatrième partie diffère complètement des trois premières car ici l’auteur fait le récit de toutes les disparitions et meurtres de ces femmes. Une par une il les dissèque alors que nous, lecteurs, cherchons un rapport entre tous ces assassinats et une piste qui pourrait nous éclairer.

Pour finir, Roberto Bolaño consacre la dernière partie à Benno von Archimboldi, de son vrai nom Hans Reiter, fils d’une borgne et d’un boiteux qui grandit en pleine Allemagne nazie avant de devenir l’écrivain que l’on connaît.

Ce n’est peut-être pas très clair il est très difficile de résumer ce roman de plus de 1300 pages en quelques lignes. Il faut le lire pour comprendre toute l’ampleur de l’œuvre ; et encore, il mériterait une deuxième lecture pour s’attarder sur les passages qui ne semblaient pas importants de prime abord mais se révèlent indispensables pour bien saisir les liens entre les différentes parties.

Au final, c’est avec un sentiment très bizarre que j’ai refermé ce roman. Les cinq parties m’ont laissé des impressions différentes les unes des autres et pourtant on ne peut nier qu’il s’agit d’un seul livre, d’une seule histoire. Je ne peux être qu’admirative devant une telle œuvre, aussi bien pensée et bien écrite.

Folio, mars 2011

Publicité