Archive pour novembre 2011

KIRINO Natsuo – Le vrai monde

KIRINO Natsuo - Le vrai mondeLe vrai monde (リアルワールド Real World) s’ouvre sur le récit d’une adolescente, Toshiko Yamanaka. Alors qu’elle se prépare pour aller suivre ses cours d’été, elle entend un bruit suspect provenant de la maison voisine, puis décide de ne pas y prêter attention. En rentrant, elle apprend que la mère de famille a été assassinée sauvagement. Les soupçons se portent immédiatement sur son fils, ce garçon taciturne que Toshiko a surnomé Le lombric.

Bien qu’elle n’ait aucune affinités avec ce garçon bizarre, elle choisit pourtant de ne pas révéler à la police qu’elle l’a croisé juste après le crime et va ainsi lui permettre de s’enfuir…

Contrairement à ce qu’on pourrait penser – en voyant la couverture notamment – il ne s’agit pas du tout d’un roman policier, ni même d’un roman noir, à mon sens, Le vrai monde est plutôt un livre sur la crise identitaire à laquelle sont confrontés bon nombre de jeunes japonais. Les personnages m’ont rappelé Chansons populaires de l’ère Showa bien qu’il s’agisse cette fois d’adolescents ; on les sent tout aussi paumés et incapables de se sentir à leur place dans la société.

L’auteur soulève notamment le problème des concours pour entrer à l’université qui mettent la pression aux enfants dès leur plus jeune âge, les relations parents/ados et aborde aussi le thème de l’homosexualité.

Un lecture intéressante et pas désagréable mais à lire en sachant où on met les pieds ; la couverture et l’étiquette ‘roman noir’ me semblent quelque peu trompeurs.

Points, septembre 2011

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Catherine Dufour – L’accroissement mathématique du plaisir

Catherine Dufour - L'accroissement mathématique du plaisirL’accroissement mathématique du plaisir est un recueil d’une vingtaine de nouvelles.

Ce qui est le plus marquant dans celui-ci, outre la qualité des nouvelles, c’est la capacité de Catherine Dufour à écrire à chaque nouvelle dans un style différent, voire parfois à imiter celui d’autres écrivains – et pas des moindres, Bukowski ou Poe, pour ne citer qu’eux – c’est à se demander si l’auteure n’aurait pas plusieurs personnalités !

Il y a quelques nouvelles qui m’ont particulièrement interpellée :

Une Troll d’histoire est à mourir de rire et la seule du recueil qui se classe dans le registre de la fantasy, rappelant un peu la trilogie en quatre volumes Quand les Dieux buvaient.

Le Cygne de Bukowski m’a surprise, sans doute parce que c’était la première fois que je découvrais Catherine Dufour dans ce registre et que le texte est en partie autobiographique. Il nous montre une facette différente de l’auteure et nous prouve une fois de plus qu’elle est capable de s’approprier n’importe quel univers.

Côté SF, La liste des souffrances autorisées, situé dans un monde futuriste où le virtuel et le réel s’entrechoquent, est un texte absolument génial et carrément flippant quand on y réfléchit. J’ai bien aimé, au passage, le clin d’œil à Bret Easton Ellis.

Il faut également que je vous parle de L’immaculée conception, Grand Prix de l’Imaginaire en 2008, qui raconte l’histoire de Claude, une jeune femme de 30 ans, vierge, sans aucun intérêt, sans aucune passion, qui se retrouve mystérieusement enceinte et de la façon dont elle va gérer cette grossesse non désirée. Je suis partagée entre l’admiration et le dégoût mais c’est à mon avis ce qui fait la réussite de la nouvelle.

J’ai eu plus d’affinités avec certaines nouvelles qu’avec d’autres mais je ne peux que vous recommander l’ouvrage, il y en a pour tous les goûts.

Folio, septembre 2011

Justine Larbalestier – Menteuse

Justine Larbalestier - MenteuseLe début du livre m’a pas mal intriguée, Micah raconte ce qui s’est passé avant et après la mort de Zach, le garçon qu’elle voyait en cachette.

Bien qu’elle nous dise à chaque fois qu’elle va nous dire la vérité, on se doute que son récit est truffé de mensonges, le problème est de démêler le vrai du faux. Et ce n’est pas toujours ce qui paraît le plus évident. Dans la première partie du livre, je trouvais ça plutôt marrant.

Arrivée à la deuxième partie, j’ai pourtant été déçue par certaines révélations, enfin, surtout par une en fait, sur laquelle repose toute l’intrigue. Je ne m’attendais pas du tout à ça et je n’ai pas aimé l’orientation que prenais l’intrigue à partir de ce moment-là.

Dans la dernière partie enfin, Micah explique sur quels points elle avait menti au départ et là j’ai clairement décroché… Globalement, je n’ai pas aimé le ton de l’adolescence ni sa personnalité, et j’ai eu un peu de mal à aller jusqu’au bout. Autant ma curiosité avait été piquée au début autant je me suis rapidement désintéressée de l’histoire et surtout de l’héroïne.

Déception donc, et ce, en grande partie, parce que ça n’était pas du tout ce à quoi je m’attendais. Tant pis, on passe à autre chose !

Gallimard, Pôle fiction, octobre 2011

MURAKAMI Haruki – 1Q84, Livre 1 : Avril-Juin

MURAKAMI Haruki - 1Q84, Livre 1 - Avril-JuinL’histoire se déroule à Tokyo en 1984. Les chapitres alternent les histoires de deux personnages qui n’ont a priori rien en commun.

D’un côté, il y a Aomame, une jeune femme qui donne des cours de fitness et d’arts martiaux mais qui semble avoir une autre activité moins avouable… Au début du roman, elle se retrouve coincée dans un embouteillage sur l’une de ces fameuses autoroutes suspendues qui sillonnent Tokyo. Ne pouvant pas attendre, elle décide de descendre par un escalier de secours. Une fois en bas, elle se rend compte qu’un certain nombre de choses ont changé dans son univers, comme si elle n’était plus vraiment dans le même monde…

De l’autre, il y a Tengo, écrivain n’ayant encore jamais rien publié. Il collabore cependant souvent avec un éditeur à l’occasion du prix des jeunes auteurs. Parmi les œuvres envoyées, le manuscrit d’une jeune fille de 17 ans se détache du lot ; l’histoire est absolument passionnante mais malheureusement le style n’est vraiment pas bon. L’éditeur, sentant qu’il tient là une perle rare, propose à Tengo de réécrite secrètement l’histoire pour en améliorer le style, une entreprise qui pourrait s’avérer dangereuse si la vérité venait à être découverte. Sa rencontre avec Fukaeri, la jeune auteure, va être décisive…

Vous avez vu le logo « coup de cœur » au début de l’article, vous savez donc déjà que j’ai adoré ! Le style, l’ambiance, les nombreuses réflexions sur le mal-être de la société japonaise, le côté fantastique, tout m’a plu !

Il s’agit du premier livre sur 3, on ressort donc de cette lecture intrigué et je ne vais sans doute pas tarder à lire le Livre 2, je suis vraiment très curieuse de voir jusqu’où Haruki Murakami va nous emmener.

Belfond, août 2011

Challenge « Once Upon A Time »

C’est à l’initiative de Pimpi sur le blog Marque ta page que nous allons passer l’année 2012 dans le monde merveilleux des contes de fées !

Il s’agira pour ce challenge de chroniquer des livres, évidemment, mais aussi des adaptations sur petit ou grand écran, des spectacles… bref, tout ce qui se rapporte aux histoires qui ont bercé notre enfance !

Pour l’instant, je dois dire que je n’ai pas trop d’idée de ce que je vais lire, vos suggestions sont donc les bienvenues !

Pour retrouver toutes les infos, vous inscrire, et admirer les superbes logos, ça se passe ICI !

Karen Marie Moning – La malédiction de l’elfe noir (Highlander #1)

Karen Marie Moning - La malédiction de l'elfe noirVous vous souvenez sans doute de mon engouement (et je suis loin d’être la seule !) pour la série Fever de Karen Marie Moning ; c’est pourquoi j’ai eu envie de découvrir Les Highlanders dont les premiers tomes ont enfin été traduits en français (j’aurais pu les lire en anglais me direz-vous, mais je serais passée à côté de cette magnifique couverture, ahem…).

Parlons un peu de l’histoire. Après la conclusion du Pacte, le peuple des faës s’est réfugié sur l’île mythique de Morar, au large des côtes écossaises. La Reine Aoibheal, dans le but de rendre jaloux son époux, ne cesse de vanter les mérites d’un mortel beau comme un Dieu et chaud comme la braise, n’hésitant pas à affirmer que même elle n’a pu lui résister. C’est ainsi que le Roi Finnbheara décide d’envoyer son bouffon, Adam Black, tourmenter ce mortel surnommé Hawk. Sa mission : trouver une femme parfaite dont il s’éprendra mais qui se refusera indéfiniment à lui.

C’est ainsi qu’Adam Black a l’idée de se rendre au XXe siècle où il pense trouver une femme au caractère assez fort et indépendant pour tenir tête à Hawk. Il trouve la candidate parfaite en la personne d’Adrienne de Simone, une jeune femme en fuite bien décidée à ne plus jamais se laisser avoir par les hommes.

La voilà donc propulsée en 1513, contrainte de prendre l’identité de feue Janet Comyn au moment où elle doit épouser Sidheach James Lyon Douglas, comte de Dalkeith alias Hawk…

On retrouve ici la genèse du monde dans lequel se passe la série Fever (Les Chroniques de MacKayla Lane dans la version française), c’est ce qui m’a interpellée et donné envie de lire ce livre.

Je dois dire que j’ai moyennement apprécié cette lecture au final ; il faut que je vous explique. Je savais que c’était un livre classé dans la catégorie « romance » mais comme il y avait un peu de paranormal, je me suis dit que ça passerait… Et bien non… J’ai aimé le scénario mais les clichés sont trop nombreux à mon goût pour que j’ai pu en profiter pleinement et je ne vous parle même pas de certaines scènes qui m’ont plus fait pouffer de rire qu’autre chose.

Je pense que Karen Marie Moning a la capacité de créer un univers intéressant et que son style est agréable à lire mais ce genre de romans n’est sans doute pas fait pour moi (ou alors je n’ai pas choisi le bon moment ? j’avais envie de romance pourtant). Je ne pense pas lire la suite mais sait-on jamais, ma curiosité aura peut-être raison de mes réticences.

J’ai lu, novembre 2011

Serge Lehman – Le Haut-Lieu et autres espaces inhabitables

Serge Lehman - Le Haut-Lieu et autres espaces inhabitablesCe recueil regroupe six nouvelles qui oscillent entre fantastique et science-fiction.

J’ai trouvé toutes les nouvelles tout à fait réussies mais je dois dire que c’est vraiment la première, Le Haut-Lieu, qui a retenu mon attention. Anne accompagne un client américain dans la visite d’un appartement de rêve au dernier étage d’un bel immeuble parisien. La visite se passe à merveille, le client a l’air intéressé, elle s’autorise même à flirter un peu avec ce bel homme. C’est alors que tout bascule, la porte d’entrée à disparu ! Les voilà coincés dans cet appartement qui semble avoir une conscience propre… J’ai vraiment dévoré cette nouvelle, tellement bien écrite que j’en ai flippé pendant un bon moment après l’avoir lu !

Il est certain que j’ai beaucoup aimé l’ambiance de cette première nouvelle mais les suivantes m’ont beaucoup plu également et transportée dans des univers tout à fait différents : une ville nommée Metropolis, construite à partir d’œuvres d’art franco-allemandes dans laquelle un meurtre vient d’avoir lieu ; une entreprise tentaculaire dans laquelle les employés sont surveillés par un service d’espions invisibles ou encore une maison isolée dans laquelle on vient suivre un stage un peu particulier… Une atmosphère à chaque fois différente mais où on retrouve toujours la notion d’espace inhabitable.

Le recueil est riche et complexe mais la fluidité de l’écriture fait que l’on ne se sent jamais perdu. Une vraie réussite !

Folio, septembre 2011

Gyles Brandreth – Oscar Wilde et le nid de vipères

Dans ce quatrième tome des aventures d’Oscar WildeGyles Brandreth - Oscar Wilde et le nid de vipères en tant que détective, c’est de nouveau dans les rues de Londres que nous évoluons majoritairement ; ce dont je suis ravie car j’avais été un peu déçue que le précédent tome se déroule en France.

Au lendemain de la soirée organisée par la Duchesse d’Albemarle et dont les invités d’honneur ne sont autres que Leurs Altesses Royales le Prince de Galles et le Prince Albert Victor, elle est retrouvée morte dans la pièce du téléphone de sa demeure de Grosvenor Square.

Avant de continuer, il me semble important de vous donner le titre de la version originale : Oscar Wilde and the Vampire Murders, un titre qui colle à mon avis un peu mieux à l’histoire et me semble plus accrocheur, mais peut-être me fais-je des idées.

Quoi qu’il en soit, les deux marques observées au cou de la victime nous font immédiatement penser à cette piste. Rex LaSalle qui affirme lui-même être un vampire semble faire un coupable tout désigné mais Oscar Wilde, mandaté secrètement pas SAR, a l’air d’avoir une autre théorie que celle d’une créature mythique assoiffée de sang…

J’ai retrouvé avec joie les compagnons du célèbre écrivain, le Docteur Conan Doyle ainsi que Robert Sherard, son biographe officiel. J’ai aimé repérer par-ci par-là les aphorismes de Wilde, croiser la route de Bram Stoker et prendre un petit déjeuner en face du Moulin Rouge.

Le livre est, cette fois, composé d’extraits de journaux, de télégrammes et de lettres ce qui, de mon point de vue, aide à entretenir le mystère. Jusqu’à la fin l’intrigue est plutôt bien ficelée ; l’auteur nous fait soupçonner plusieurs protagonistes pour mieux nous égarer !

Un quatrième tome que j’ai lu avec plaisir et dans lequel j’ai retrouvé l’ambiance qui m’avait plu dans les deux premiers, voilà qui me réconcilie avec cette série après un troisième tome un peu en demi-teinte.

10×18, octobre 2011

Gail Carriger – Changeless

Changeless - Gail CarrigerAttention ce billet contient des spoilers sur le premier tome, impossible de vous parler de la suite sans ça !

Au début de ce tome, Alexia Tarabotti est donc devenue Lady Maccon et les choses semblent plutôt bien se passer entre elle et son époux malgré un rythme de vie un peu décalé, non seulement parce que c’est un loup-garou et mais aussi à cause de ses responsabilités au BUR (je ne sais pas si c’est le même acronyme qui est utilisé dans la traduction française mais si vous l’avez lu vous voyez de quoi je parle). Pourtant, elle se réveille cet après-midi pour le découvrir en train de hurler après on ne sait qui puis disparaître sans lui donner d’explications !

Elle ne tarde pas à découvrir par elle-même ce qui s’est passé ; plusieurs créatures surnaturelles ont perdu leurs pouvoirs, et elle n’y est pour rien !

Munie de son ombrelle et parée de la dernière tenue de voyage à la mode, la voilà qui s’offre un voyage en dirigeable – avec quelques invités de dernière minute ! – pour suivre les traces de son mari, parti en Écosse.

On aurait pu penser qu’après un formidable premier tome le soufflé allait retomber, et qu’une fois nos deux tourtereaux mariés l’histoire perdrait de son piment, c’était sans compter sur le talent et l’imagination de Gail Carriger car, oui, on retrouve les éléments qui nous avait tant plu dans Soulless : le caractère bien trempé d’Alexia et des dialogues piquants et à mourir de rire, le charme viril de Lord Maccon, le décor steampunk et même les chapeaux de Miss Hisselpenny !

On découvre, de plus, de nouveaux personnages, on en apprend plus sur la passé de Conall Maccon et sur le père d’Alexia (juste un peu, pour éveiller notre curiosité !), et on s’offre un voyage dans un vieux château en Écosse, franchement, que demander de plus, nous sommes comblés !

Enfin, nous l’étions jusqu’au dernier chapitre, où l’auteure ne trouve rien de mieux que de nous assommer avec un rebondissement totalement inattendu ! Je n’en suis toujours pas revenue !

Vous l’avez compris, j’ai beaucoup aimé ce deuxième tome et je pense que je ne vais pas tarder à lire la suite, parce que, vraiment, le suspens est intenable !

Orbit, septembre 2010 (VO), novembre 2011 (VF)

May the odds be ever in your favor

Ça y est, le trailer de l’adaptation cinématographique du premier roman de la trilogie Hunger Games de Suzanne Collins a enfin été dévoilé !

Voici la vidéo pour ceux et celles qui ne l’auraient pas encore visionné :


Alors ? Qu’en pensez-vous ? Est-ce que ça vous donne envie d’aller le voir ?

Personnellement, je trouve qu’il est assez réussi ; j’ai l’impression que ça correspond bien à l’ambiance du livre mais en même temps, je ne m’étais pas vraiment imaginé les personnages comme cela au cours de ma lecture.

Il ne nous reste plus qu’à attendre avril 2012 pour juger !

Mon avis sur la trilogie :