Archive pour janvier 2012

Jonathan Safran Foer – Tout est illuminé

Jonathan Safran Foer - Tout est illuminéTout est illuminé, c’est tout d’abord l’histoire d’un écrivain juif, Jonathan Safran Foer, qui entreprend un voyage en Ukraine pour retrouver la personne qui a sauvé son grand-père des nazis.

Et puis, c’est aussi l’histoire d’Alex, fils d’une famille ukrainienne qui est envoyé par son père, chargé d’une agence de voyage, pour servir d’interprète à l’écrivain alors que son grand-père tiendra le rôle du chauffeur.

On s’aperçoit bien vite que la communication est difficile entre Jonathan et Alex mais il ne veut pas faillir à sa mission et fait tout son possible pour l’aider, malgré l’incompréhension et malgré la mauvaise volonté du grand-père !

Cette aventure, malgré la différence de langue et de culture aura créé des liens entre les deux personnages qui sont, depuis, restés en contact. La narration prend alors trois formes distinctes, d’une part, le roman qu’écrit Jonathan Safran Foer, un récit qui raconte l’histoire  d’un shtetl du nom de Trachimbrod, d’autre part, l’histoire du voyage effectué par l’écrivain raconté par Alexandre, et enfin les lettres que ce dernier envoie à Jonathan et dans lesquels il lui donne son avis sur son manuscrit tout en lui demandant des conseils sur le sien.

Ce qui nous frappe tout de suite, c’est la langue utilisée par Alex. S’il a certes appris l’anglais, il fait beaucoup de fautes, utilises des mots à la place des autres, et si cela fait souvent sourire, je dois dire que j’ai aussi trouvé cela touchant. Je tiens d’ailleurs ici à saluer le travail des traducteurs, Jacqueline Huet et Jean-Pierre Carasso, car j’imagine qu’il n’a pas été facile de traduire ces parties du récit.

J’ai aimé la chronique du shtetl de Trachimbrod pour ce qu’elle est tout autant que les réfléxions d’Alex sur celle-ci, sa façon d’invectiver l’auteur, sa naïveté aussi, parfois. J’ai aussi été touchée par sa propre histoire, sa vie de famille, ses ambitions…

Un roman à tiroirs qui ne cesse de nous surprendre, qui nous fait rire et nous émeut à la fois et dans lequel l’auteur aborde un très grand nombre de sujets. Je ne suis pas sûre que tout le monde aime, mais moi, j’ai trouvé ça génial !

Je ne manquerai pas de lire bientôt Extrêmement fort et incroyablement près du même auteur et dont j’ai entendu énormément de bien !

Points, mars 2004

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En scène ! : un nouveau challenge

Je me suis laissée tenter par le challenge En scène !, un challenge sur le théâtre pour lequel bladelor nous propose de lire et/ou de voir jouer des pièces.

Étant donné que j’ai déjà prévu de lire deux pièces pour mon challenge « Les naufragés » : La tempête de Shakespeare et L’île des esclaves de Marivaux, je ne pouvais que sauter sur l’occasion !

Il se trouve aussi que j’ai, depuis un certain temps, envie de relire plusieurs pièces de Shakespeare, voilà qui devrait me motiver !

Bladelor propose quatre catégories, j’ai, pour ma part, opté pour celle de… Shakespeare (12 pièces), of course !

Si vous êtes intéressés par En scène ! vous trouverez toutes les informations ICI !

ENJOJI Maki – Private Prince

Private Prince 1Private Prince est un shōjo manga en cinq tomes écrit par Enjoji Maki (connue plus récemment pour Happy Marriage ?!).

Cette série raconte l’histoire de Sakuragawa Miyako, une étudiante dont le sujet de mémoire est la princesse Ritsuko. Lorsque le petit fils de cette dernière, Wilfred, prince d’Estolia, vient poursuivre ses études au Japon dans l’université qu’elle fréquente, elle saisit l’opportunité et lui demande un petit coup de main.

Le prince Will ne refuse pas mais il veut quelque chose en échange, une chose à laquelle Miyako ne s’attendait vraiment pas !

J’ai pris beaucoup de plaisir à lire dévorer cette série, c’est tout à fait ce que je demande quand je lis un shōjo et malgré les inévitables clichés, c’est un manga de bonne facture. Le couple Miyako/Will est très mignon, il y a de l’humour, des scènes qui font battre nos petits cœurs de midinettes, la formule parfaite en somme.

Le format de cinq tomes est idéal, l’histoire ne traîne pas trop en longueur – j’ai même trouvé que le dernier chapitre était un peu précipité ; que voulez-vous, je ne suis jamais contente ! – et le scénario tient la route, même si, encore une fois, la trame n’est pas vraiment originale.

Je conseille si vous êtes fan du genre !

Kazé, 5 tomes parus entre septembre 2009 et août 2010

Ian McDonald – Brasyl

Ian McDonald - BrasylPrésentation de l’éditeur : 2006 : Marcelina Hoffman est productrice de télé-réalité. Elle vient d’avoir l’idée d’une émission qui pourrait définitivement lancer sa carrière : organiser le procès de Moacir Barbosa, le gardien de but responsable de la défaite de la Seleção lors de la Coupe du monde de football en 1950.
2032 : Edson souhaite par-dessus tout sortir de la favela où il vit, à São Paulo. Mais sa rencontre avec Fia Kishida pourrait bien changer la donne. À moins qu’il ne tombe sous les coups d’une lame quantique.
1732 : le père Quinn a été chargé par les jésuites de retrouver dans la forêt amazonienne Diego Gonzalvez, un prêtre dissident, et de le ramener dans la vraie foi… ou de l’éliminer.
Mais quel peut bien être le lien entre ces trois Brésil séparés par les minces voiles du temps?

Mon avis : Il va être très rapide, mon avis. Qu’est-ce que je me suis ennuyée ! Au début, j’ai lu les chapitres concernant chaque personnage en me disant qu’il y avait forcément un lien entre eux, que j’allais avoir une grosse surprise… j’attends toujours ! L’auteur utilise un filon déjà épuisé, ses personnages sont fades et l’histoire n’a aucun intérêt…

Je me suis laissée influencée par le nom de l’auteur, dont j’avais aimé Roi du matin, Reine du jour, et j’ai été bien déçue, il ne se passe absolument rien !

Folio, septembre 2011

Voir aussi : Ian McDonald – Roi du matin, Reine du jour

Bret Easton Ellis – Suite(s) impériale(s)

Bret Easton Ellis - Suite(s) impériale(s)Vingt-cinq ans après Moins que zéro, Clay revient à Los Angeles. Il y retrouve la plupart de ses amis et connaissances, même si certains sont méconnaissables, trop de chirurgie esthétique et d’excès en tous genres ont grandement altéré leur image.

Quoi qu’il en soit, Clay est de retour pour une raison bien précise ; devenu scénariste, il est là pour participer au casting du prochain film sur lequel il travaille.

Au cours d’une fête chez son ex-petite amie Blair, à laquelle il n’a pas été invité, il fait la connaissance de Rain Turner. Il est immédiatement séduit et lui promet un rôle dans le film.

Mais est-ce le hasard qui lui a fait croiser la route de cette jeune femme ou cette rencontre a-t-elle été savamment orchestrée ? Clay est-il toujours aussi paranoïaque ou est-il la victime d’une machination ?

Lorsque la parution de cette suite a été annoncée, je me suis demandé comment l’auteur avait fait évoluer son personnage et j’aurais dû me douter de la réponse, il n’a pas changé du tout !

Je l’ai lu sans déplaisir, il est tout à fait dans la lignée de Moins que zéro mais objectivement, on est loin d’American Psycho. Une suite passable mais qui n’apporte pas grand chose, loin d’être indispensable donc.

10/18, janvier 2012

Voir mon avis sur Bret Easton Ellis – Moins que zéro

Encore un challenge : Dragon 2012 !

C’est Catherine sur le blog La culture se partage qui nous invite à un challenge sur l’Asie se déroulant du 23 janvier 2012 au 9 février 2013 soit l’année du Dragon selon le calendrier lunaire !

Le principe est simple : lire, selon la catégorie dans laquelle on s’inscrit, un certain nombre de livre d’un auteur originaire des pays concernés et présenter un certain nombre d’articles sur un autre aspect culturel (cinéma, musique, art, gastronomie, etc.).

Je ne pouvais pas, ne pas m’inscrire, n’est-ce pas ? Tout d’abord parce que je m’intéresse tout particulièrement à la littérature japonaise depuis de nombreuses années et aussi parce que j’ai promis depuis (très) longtemps à Sandy, un article sur toutes les bonnes choses que je mange au Japon ! ;-)

J’espère aussi, grâce à ce challenge, en apprendre un peu plus sur les pays d’Asie que je connais moins, voire pas du tout.

Je me suis donc inscrite, sans hésitation, dans la catégorie Dragon de feu, pour laquelle je devrais lire cinq livres ou plus et écrire au moins trois articles sur un autre sujet. Même pas peur !

Pour toutes les infos et les inscriptions, c’est ICI que ça se passe !

YOSHIMURA Akira – Naufrages

YOSHIMURA Akira - NaufragesDans un petit village isolé, situé sur la côte japonaise, Isaku, 9 ans, est l’aîné d’une famille de quatre enfants. Ils vivent seuls avec leur mère depuis que le père s’est engagé à vendre ses services pour une durée de trois ans dans un village plus important. Il espère ainsi pouvoir subvenir aux besoins de sa famille dont les revenues issus de la pêche ne sont que très modestes.

Habitué à sortir en mer avec son père, c’est maintenant tout seul qu’Isaku va devoir rapporter assez de poisson pour faire vivre sa mère et ses frères et sœurs. Il va également avoir l’honneur d’être nommé par le chef du village pour s’occuper d’allumer les traditionnels grands feux qui illuminent la plage tous les hivers et va ainsi découvrir la véritable raison de ce rituel.

Contrairement à ce que pourrait laisser penser le titre, le naufrage n’est pas l’acteur principal de ce roman bien qu’il joue un rôle prédominant pour ce village. La majeure partie du récit raconte la vie quotidienne de ses habitants au fil des saisons et leurs différents moyens de survie en espérant qu’un bateau vienne enfin s’échouer sur la côte et leur procure des vivres pour plusieurs saisons.

Naufrages est un livre qui reflète bien le mode de penser japonais, où le bien-être du groupe doit souvent passer avant le sien propre.

J’ai été très touchée par cette lecture et ces villageois du Japon médiéval dont la survie semble chaque jour un exploit. Les différents saisons et leurs spécificités sont extrêmement bien décrites, on a aucun mal à imaginer ce petit village côtier et ses rituels. Pourtant, même après avoir observé leur façon se vivre, on ne peut s’empêcher de leur en vouloir à les voir essayer de profiter de navires en détresse.

Je ne peux que vous le conseiller tant il m’a bouleversé !

Babel, février 2004

Jean-Michel Guenassia – Le Club des Incorrigibles Optimistes

Jean-Michel Guenassia - Le Club des Incorrigibles OptimistesMichel Marini a 12 ans en 1959 au moment où débute le roman. Il vit avec ses parents et son grand-frère, Franck. dont il admire beaucoup le meilleur ami Pierre. Ce dernier, à la veille de son incorporation dans l’armée et de son départ en Algérie lui prête toute sa collection de disques, c’est ainsi que le rock’n’roll va entrer dans la vie de Michel. C’est aussi ce jour-là qu’il va faire la connaissance de Cécile, la petite amie de Franck…

En classe, Michel a des résultats corrects mais il ne se montre pas très assidu, préférant lire des romans qu’il cache sur ses genoux pendant les cours (ça me rappelle quelqu’un !). Après l’école, c’est au baby-foot qu’il s’adonne au Balto à Denfert-Rochereau, jusqu’à ce qu’il découvre dans l’arrière-salle de ce bistrot un club d’échec où l’on a déjà aperçu Joseph Kessel ou Jean-Paul Sartre mais où il va surtout faire la connaissance d’Igor, Léonid, Imré, et les autres, réfugiés politiques pour la plupart… Une rencontre qui va bouleverser sa vie.

J’ai passé un excellent moment avec ce roman dont j’ai englouti les 700 et quelques pages en seulement deux jours ! J’ai tout de suite aimé le personnage de Michel, passionné de lecture et s’intéressant à tout et à tous. J’ai aimé suivre son parcours, ses histoires de famille, ses découvertes sur la route qui le mène vers l’âge adulte, ses premiers émois amoureux… La galerie de personnages est très réussie, chacun ayant ses particularités. Et puis, j’ai aussi aimé le contexte historique qu’il s’agisse des passages sur l’Algérie qui concernent directement sa famille ou ceux sur l’Union soviétique et les aventures des membres du club d’échec.

Le début du livre m’a semblé un peu linéaire, sans surprises mais ce petit défaut a rapidement disparu et le roman s’achève sur un final vraiment surprenant.

Un livre bien écrit qui se lit très agréablement, je le recommande !

En revanche, je mets 0/10 pour la couverture, qui n’illustre absolument pas le contenu du livre, je ne vois vraiment pas le rapport !

Ce roman a obtenu le Prix Goncourt des Lycéens en 2009.

Le livre de poche, août 2011

Amélie Nothomb – Tuer le père

Amélie Nothomb - Tuer le pèreJoe est un jeune garçon passionné de magie, ce qui fait peur au nouveau compagnon de sa mère. Cette dernière décide donc de mettre son fils à la porte, non sans s’engager à lui verser tous les mois une somme suffisante pour vivre.

Il rencontre alors Norman, l’un des meilleurs magiciens existants qui, malgré ses réticences premières, accepte de le prendre sous son aile et de lui enseigner ses tours.

Dès lors, l’élève n’a qu’une idée en tête, dépasser son maître…

J’ai été agréablement surprise par le dernier roman en date d’Amélie Nothomb. Il est assez différent, et je dois dire bien meilleur que les dernières parutions. On est, à mon goût, pas à la hauteur de ses premiers romans mais on en est pas loin.

Une bonne cuvée que celle de 2011 avec un thème intéressant et même une fin qui ne nous laisse pas dans l’expectative. Je suis ravie de cette lecture !

Albin Michel, août 2011

Jean-Philippe Blondel – G229

Jean-Philippe Blondel - G229Monsieur B. est prof d’anglais dans le même lycée depuis 20 ans où il utilise la salle G229. Il se rappelle plusieurs générations d’élèves, les cours, les inspections, mais il évoque aussi ses souvenirs en tant qu’homme et père de famille.

La construction du roman, à savoir une succession de souvenirs sans forcément de lien entre eux, ne m’a pas vraiment convaincue. En revanche, j’ai aimé les réflexions soulevées par l’auteur, sur la difficulté, parfois, de séparer son travail face aux élèves et les tracas du quotidien, celle sur le fait de voir défiler tant d’élèves et de se voir vieillir à chaque rentrée scolaire. Il y a de tout dans ce livre, des passages drôles, d’autres émouvants, des réflexion sur le métier de professeur, sur la vie en général, sur l’évolution du monde et l’apparition de nouvelles technologies ; il parle aussi de la difficulté de communiquer que ce soit avec les élèves, leurs parents ou bien entre profs. Mine de rien, en 180 pages, Jean-Philippe Blondel aborde plein de sujets différents et nous amène à réfléchir dessus.

Malgré le petit bémol dont je parle au début, j’ai bien apprécié ma première rencontre avec Jean-Philippe Blondel. Je lirai d’autres livres de l’auteur, c’est certain !

Pocket, janvier 2012