William Somerset Maugham – Le fil du rasoir
Dans Le fil du rasoir, Somerset Maugham raconte les destins croisés de Larry et Isabel de la Première Guerre Mondiale à la Grande Dépression.
L’écrivain-narrateur dresse le portrait de Larry Darrell, un jeune américain qui fut aviateur pendant la guerre et dont il fait la connaissance lors d’un dîner chez une de ses connaissances, Elliott Templeton. Larry est présent en qualité de fiancé de la nièce de celui-ci, Isabel Bradley. A la surprise de tous, il annonce au cours de cette soirée qu’il ne souhaite pas se mettre à travailler et a l’intention de vivre de sa rente et réfléchir sur le sens de la vie. Le mariage est par conséquent reporté et Larry part pour Paris où il entame une vie de bohème. L’auteur sera par la suite amené à le rencontrer plusieurs fois brièvement ce qui lui permet ainsi de nous relater le destin de cet homme peu ordinaire et les péripéties de son histoire avec Isabel.
Elliott Templeton, quant à lui, est un mondain, ses seules préoccupations sont les réceptions qu’il donne et celles auxquelles il est invité, ses fréquentations sont savamment triées parmi les gens les plus en vue et il n’est ami avec Somerset Maugham que parce qu’il est de bon ton d’avoir quelques connaissances dans le milieu artistique lorsqu’on fréquente assidument les meilleures soirées de Londres et Paris. Il est néanmoins très attaché à sa sœur malgré son choix de vie plus modeste et l’avenir d’Isabel lui tient également à cœur. Bien qu’il puisse être irritant, j’ai fini par éprouver une certaine sympathie pour ce personnage.
Lorsque j’ai commencé cette lecture, je ne savais pas du tout de quoi le livre allait parler et je n’avais rien lu de l’auteur, je ne savais donc pas du tout à quoi m’attendre ! J’ai d’emblée apprécié le style, assez soutenu tout en étant facile à lire. J’ai aimé la façon dont il se moque, gentiment, de son ami Elliott Templeton et à travers lui, de la société huppée en général. Par ailleurs, j’ai trouvé vraiment intéressante l’histoire de Larry et ses pérégrinations ; je ne veux pas trop en dire sur le roman au cas où vous aimeriez le lire mais j’ai vraiment aimé le fait que l’auteur évoque des cultures différentes et on ne peut plus exotiques pour l’époque à laquelle le roman a été écrit.
Une lecture fortement recommandée, donc ; pour ma part, je vais me pencher sur le reste de l’œuvre de l’auteur – et il y a de quoi faire !
Points, février 2010