Sorj Chalandon – Retour à Killybegs
Tyrone Meehan, sentant sa mort proche, retourne à Killybegs – ville portuaire située dans le comté de Donegal en Irlande – dans la maison où il a grandi, et entreprend d’écrire l’histoire de sa vie et les raisons de sa trahison.
Peu après la mort de son père, alcoolique notoire, il déménage chez son oncle à Belfast, en Irlande du Nord, avec sa mère et ses huit frères et sœurs. Alors que la guerre contre l’Allemagne fait rage, les familles catholiques irlandaises comme la sienne subissent de nombreuses pressions. Tyrone décide alors de s’engager dans la lutte armée et de répondre à ces persécutions par la manière forte.
J’ai rejoint l’IRA le 10 janvier 1942, quatre jours après notre arrivée à Dholpur Lane. Enfin, pas l’IRA. Pas tout à fait. J’étais trop jeune. Personne dans le quartier ne nous connaissait. Etre chassé par les loyalistes n’était pas suffisant pour instaurer la confiance.
Au début du roman, on ne comprend pas bien en quoi il a trahit son pays, ce n’est que dans la deuxième moitié du livre que la vérité éclate. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé la façon dont l’auteur exprime les sentiments de son personnage principal. Le cheminement de sa pensée est bien retranscrit et m’a amené à me demander ce que j’aurais choisi de faire à la place de Meehan.
D’un point de vue historique, j’ai trouvé ce roman très intéressant, l’auteur n’hésite pas à donner un certain nombre de détails sur les attentats perpétrés par l’IRA ainsi que sur les conditions de détention de ses membres ayant été fait prisonniers et confère ainsi à cette histoire un indéniable réalisme.
Une histoire marquante et bien racontée, je vous recommande vivement cette lecture !
Retour à Killybegs a reçu le Grand Prix du roman de l’Académie française en 2011.
Livre de poche, août 2012