Archive pour septembre 2012

Adam Ross – Mr Peanut

« Adam Ross - Mr PeanutLa première fois que David Pepin rêva de tuer sa femme, ce n’étais pas lui qui la tuait. Il imagina une intervention divine providentielle. »

C’est sur ces mots que s’ouvre le fantastique premier roman d’Adam Ross. Ne vous méprenez pas, David aime Alice, mais vous savez comme moi que nous n’avons pas la maîtrise de ce dont nous rêvons.

Seulement, quand Alice meurt vraiment, les deux policiers chargés de l’enquête ne tardent pas à le soupçonner et la défense de David se révèle bien complexe…

Le manuscrit du livre que David est en train d’écrire recèle-t-il la vérité ?

Quelle bonne surprise que ce premier roman d’Adam Ross dans lequel le lecteur se perd au point de ne plus savoir que croire. L’auteur entremêle les histoires personnelles des deux enquêteurs à celle de David Pepin et sème ainsi le doute dans nos esprits – j’avoue qu’au cours de ma lecture j’ai, à un moment, confondu l’épouse de David et celle de Sheppard, histoire de me faciliter la tâche. Le point fort du roman réside à mon avis dans la description des relations humaines et dans la psychologie des personnages plus que dans la résolution du mystère ; c’est en tout cas mon ressenti après avoir refermé le livre.

Un très bon roman parfois surréaliste que je conseille sans hésitation !

10/18, septembre 2012

C’est avec ce titre que je clôture mon mois américain, je remercie sincèrement Titine de l’avoir organisé, j’ai ainsi pu faire de très belles découvertes !

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Louise Erdrich – Love Medicine

Louise Erdrich - Love MedicineLove Medicine raconte les destins croisés de deux familles amérindiennes, les Lamartine et les Kashpaw, sur une durée d’une soixantaine d’années. Chacun des chapitres a la particularité d’avoir un narrateur différent, ainsi chaque personnage raconte son point de vue de l’histoire et on peut ainsi voir que les relations entre les uns et les autres ne sont pas simples. Il n’est cependant pas toujours facile de faire tout de suite le lien entre les protagonistes sans se référer à l’arbre généalogique qui figure au début de l’ouvrage (surtout pour moi qui ne retient jamais aucun nom…).

Louise Erdrich nous offre un roman aux thèmes très diversifiés : abandon, triangle amoureux, secrets de famille, alcoolisme, mais aussi la recherche d’identité d’un peuple déraciné.

Si j’ai globalement aimé le récit, je dois bien avouer que je me suis un peu ennuyée parfois car certains personnages m’ont moins touchée ou intéressée que d’autres. Le fait que l’auteure parle de la culture amérindienne m’a en revanche beaucoup plu et donné envie de lire d’autres romans sur le sujet.

Une lecture plutôt agréable malgré quelques longueurs, j’essayerai sans doute de lire un autre roman de Louise Erdrich un de ces jours.

Le Livre de poche, octobre 2011

Don Winslow – Savages

Don Winslow - SavagesQuatrième de couverture : Ils sont trois, Ben, Chon et Ophelia – dite O. Un trio à la Jules et Jim qui produit et commercialise de l’hydro, un cannabis cultivé hors sol, sans matières organiques, et qui s’éclate gentiment – sexe, volley-ball, bière et dope – à Laguna Beach, Californie du Sud. Un beau matin, la reine du Cartel de Baja décide d’éliminer cette concurrence qui fait tache dans son empire. Le trio refuse avec panache l’offre de rachat et la belle vie californienne tourne au cauchemar quand O. est kidnappée…

Don Winslow est un auteur de roman policier assez réputé et pourtant je ne l’avais encore jamais lu ; c’est donc avec ce roman, Savages, récemment porté à l’écran par Oliver Stone que j’ai découvert son univers et je dois dire que c’est assez différent de ce que j’ai l’habitude de lire. Dans Savages, les chapitres, très courts, s’enchaînent rapidement et le style est très visuel, on a presque l’impression de lire un scénario plutôt qu’un roman, pas étonnant donc qu’un film en ait été tiré. Drogue, sexe, cartels mexicains, enlèvements, trahisons, des thèmes qui en font un livre plutôt violent ; le langage est d’ailleurs assez cru. Don Winslow n’y va pas par quatre chemins et on en prend plein la gueule (pardonnez-moi l’expression).

Ce n’est certainement pas le livre du siècle mais j’ai passé un bon moment et je suis vraiment curieuse de voir le rendu à l’écran.

Le Livre de poche, septembre 2012

Le film d’Oliver Stone sort aujourd’hui, 26 septembre 2012, avec dans les rôles principaux, Blake Lively, Aaron Johnson, Taylor Kitsch, Salma Hayek, Benicio Del Toro ou encore John Travolta.

Le mardi sur son 31 #17

Aujourd’hui, un extrait du superbe livre que je viens tout juste de terminer Accabadora de Michela Murgia.

Michela Murgia - Accabadora

Eh bien, le fait qu’une fillette soit enlevée… par consentement mutuel, bien entendu… bref, qu’elle ait quitté sa famille sans le moindre traumatisme me paraît pour le moins insolite…

Retrouvez les participants au rendez-vous en cliquant sur le logo ci-dessous.

Jillian Larkin – Vengeance

Jillian Larkin - VengeanceC’est avec joie que j’ai replongé dans l’univers de la série Cabaret de Jillian Larkin.

Il serait difficile de parler de l’histoire sans spoiler les évènements du tome 1 (Ingénue), je vais donc m’abstenir.

Dans Vengeance, on retrouve les trois narratrices auxquelles s’ajoute Vera Johnson, la sœur de Jérôme, le fameux pianiste noir qui a fait tourner la tête de Gloria. Ce quatrième point de vue ajoute encore plus de suspens ce qui n’est pas pour me déplaire dans l’absolu mais peut s’avérer éprouvant à la lecture lorsqu’on doit s’interrompre ! Heureusement que je ne lis pas des livres comme ça tous les jours parce que je n’y survivrais pas ; les rebondissements sont nombreux et les choix des personnages pas toujours judicieux ce qui m’a fait pester plus d’une fois. Ceci dit, globalement, le scénario tient debout et nous tient en haleine jusque dans les dernières pages ; je n’ai pas du tout été déçue par ce deuxième volume.

Quant à l’ambiance, elle me plaît toujours autant, surtout grâce au fait que l’action ait été déplacée à New York ; on a ainsi le plaisir de découvrir de nouveaux lieux et personnages et pas l’impression de relire deux fois la même chose. J’ai aussi, une fois de plus, noté quelques références musicales et littéraires intéressantes, je vais sûrement faire des découvertes !

Une série que je continuerai à lire avec plaisir.

Bayard jeunesse, septembre 2012

Amor Towles – Les règles du jeu

Amor Towles - Les règles du jeuEn observant deux portraits lors du vernissage de l’exposition du photographe Walker Evans, Katey Kontent reconnait une personne qu’elle a fréquenté dans sa jeunesse, un certain Tinker Grey. Elle se remémore alors ce qu’ils ont vécu ensemble à New York dans les années 1930.

A cette époque, Katey a 25 ans, elle travaille comme dactylo dans un cabinet d’avocats et partage une chambre avec son amie Evelyn Ross. Lors d’un réveillon de nouvel an, elles font la connaissance de Theodore « Tinker » Grey, un beau et riche banquier qui possède un sublime appartement près de Central Park. Les trois jeunes gens sortent toujours ensemble, Tinker n’hésitant pas à les inviter dans les restaurants les plus luxueux, mais on devine qu’il éprouve une certaine attirance pour Katey. Pourtant, à la suite d’un accident de voiture dont il se sent responsable, c’est d’Eve qu’il va se rapprocher ; cette dernière, dont la jalousie s’est encore exacerbée depuis qu’elle a été défigurée, va tout faire pour éloigner Katey.

Bien que très attirée par le New York des années 30 et les références à Francis Scott Fitzgerald (entre autres), je me suis pas mal ennuyée pendant cette lecture ; je n’ai pas du tout réussi à m’intéresser aux personnages et j’ai trouvé le rythme trop lent, résultat : je suis complètement passée à côté de cette histoire.

Une déception pour moi, je n’ai vraiment pas accroché.

Albin Michel, mars 2012

Wells Tower – Tout piller, tout brûler

Wells Tower - Tout piller, tout brûlerTout piller, tout brûler est un recueil d’une dizaine de nouvelles de l’américain Wells Tower.

Quatrième de couverture : Des marginaux, des rêveurs, des génies ratés s’escriment à masquer leurs déboires et leurs âmes en morceaux. Avec un esprit ravageur et une prose électrique, l’humanité de Wells Tower se disloque dans la poussière de combats perdus ou de familles consumées. À grand renfort d’humour, ses nouvelles saisissent sur le vif l’ombre et les voix qu’on enterre.

Mon avis : D’une manière globale, c’est un ouvrage que j’ai plutôt apprécié. A la fin de chaque nouvelle, je dois admettre que je suis restée un peu dans l’expectative et je ne suis pas sûre d’avoir, à tous les coups, compris où l’auteur voulait en venir. Une chose est sûre en tout cas, c’est que ces histoires ne m’ont pas laissée indifférente.

Ces nouvelles sont plutôt pessimistes mais l’auteur apporte le recul nécessaire à la réflexion, non sans y glisser une touche de cynisme. Ce n’est pas le genre de textes qu’on a envie de lire tous les jours mais une fois de temps en temps ça ne fait pas de mal de tomber sur des textes aux thèmes un peu durs qui peuvent nous amener à nous remettre en question.

Une découverte intéressante, je ne serais pas contre un ouvrage plus long après ce recueil de nouvelles, un format qui me laisse souvent sur ma faim.

10/18, septembre 2012

Marisha Pessl – La physique des catastrophes

Marisha Pessl - La physique des catastrophesBleue van Meer, dont la mère s’est suicidée, sillonne les routes en compagnie de son père au gré de postes de professeur qui lui sont offerts. Ces nombreux trajets en voiture sont l’occasion pour Bleue d’étudier de manière intensive et ludique et en font une élève extrêmement brillante qui fait la fierté de son papa. Pourtant, pour sa dernière année avant d’entrer à l’université – Harvard, pas moins – il décide qu’ils vont passer toute l’année au même endroit : Stockton en Caroline du Nord.

Elle y fait la connaissance du Professeur Hannah Schneider qui ne tarde pas à l’intégrer à un groupe restreint d’élèves qu’elle invite tous les dimanches à dîner. Bien qu’elle apprécie énormément Hannah, Bleue se demande pendant longtemps la raison pour laquelle elle s’est intéressée à une jeune fille comme elle qui ne semble avoir aucun point commun avec les autres étudiants présents…

Chaque titre de chapitre est aussi celui d’une œuvre littéraire que l’auteure répertorie comme des lectures obligatoires, à la manière d’un professeur. On trouve d’ailleurs tout au long du roman de nombreuses références littéraires et cinématographiques, je ne vous cache pas qu’il y en a un certain nombre que j’ai bien envie de creuser plus avant !

Marisha Pessl est sans conteste très douée et a écrit avec La physique des catastrophes un premier roman au scénario passionnant mais je lui reproche tout de même quelques longueurs et digressions dont j’aurais pu me passer. Quoi qu’il en soit, les péripéties de Bleue sont surprenantes et j’avais vraiment hâte d’arriver au dénouement car on ne peut d’aucune manière se douter de la façon dont le récit se termine ! J’aurais bien du mal à dire à quel genre ce roman appartient, il oscille entre le roman d’apprentissage et le thriller tout en offrant une vision critique de la société américaine.

Un bon premier roman qui souffre à mon avis de quelques longueurs mais il serait dommage de passer à côté à cause de ça.

Un dernier conseil pour finir, ne lisez pas la quatrième de couverture qui gâche la moité du livre !

Folio, janvier 2009

Le mardi sur son 31 #16

Aujourd’hui, je lis Vengeance, le deuxième tome de la série Cabaret écrite par Jillian Larkin.

Voici l’extrait que j’ai choisi à la page 31 :

DISPARUE :

Gloria Carmody, 18 ans

PEUT AVOIR ÉTÉ KIDNAPPÉE !

Mère mortellement inquiète !

Si vous repérez la jeune fille, contactez :

Cooper Station Post Office

Box 1281

New York, NY

Intrigant non ?

Retrouvez tous les participants du Mardi sur son 31 en cliquant sur le logo ci-dessous :

Hillary Jordan – Mississippi

Hillary Jordan - MississippiA 30 ans passés, alors qu’elle pense rester vieille fille, Laura rencontre Henry McAllan. Ils s’aiment et ne tardent pas à se marier et à fonder une famille. Malheureusement, le bonheur de Laura est de courte durée, un jour, Henry rentre en lui annonçant qu’il a acheté une ferme et qu’ils vont bientôt aller s’y installer. Pour couronner le tout, elle va également devoir cohabiter avec son beau-père, un homme tyrannique, aigri et raciste qui la traite quasiment comme une domestique. Elle va heureusement trouver de l’aide auprès de Florence Jackson, sage-femme et épouse d’un des métayers de la ferme McAllan, qu’elle embauche pour l’aider. Plus qu’une aide, Laura a surtout besoin de compagnie et peu lui importe que Florence soit noire quoi qu’en dise le vieux McAllan. L’arrivée de Jamie, le frère d’Henry, de retour de la guerre, va également jouer un rôle majeur dans le destin de cette famille.

Je me suis  complètement laissée emporter par cette histoire qui s’est révélé un véritable coup de cœur ! Tout d’abord, j’ai essayé de m’imaginer dans la situation de Laura, citadine envoyée du jour au lendemain dans une ferme au milieu de nulle part, loin de sa famille, sans eau courante ; je ne sais pas si j’aurais pu le supporter et je n’ai vraiment eu aucun mal à la comprendre et à l’apprécier.

J’ai aussi aimé les membres de la famille Jackson, ce sont des gens droits, qui ne cherchent pas les ennuis, les injustices à leur encontre n’en sont que plus révoltantes. J’ai particulièrement aimé le point de vu de Ronsel, qui, de retour de la guerre et ayant vu autre chose que ces terres reculées du Mississippi, a une vision du monde bien différente.

Et puis, il y a Jamie, le jeune frère d’Henry, qui se rêvait artiste et se retrouve envoyé sur le front. Une expérience qui l’aura profondément changé mais ne lui aura pas enlevé sa capacité à voir où se situe l’injustice.

Hillary Jordan aborde deux thèmes importants la condition des femmes dans la société des années 40 ainsi que le racisme encore bien présent dans une région comme le Mississippi malgré l’abolition de l’esclavage et le résultat est un livre vraiment poignant.

L’atmosphère et la construction du récit avec plusieurs narrateurs n’ont pas été sans me rappeler les romans de Faulkner mais avec une touche féminine qui apporte à mon avis plus de sensibilité.

Un premier roman très réussi, j’espère qu’elle ne s’arrêtera pas là !

10/18, juin 2011