On pourrait dire que j’ai eu le nez fin en choisissant ce titre pour le challenge Un mot, des titres de Calypso puisque Mo Yan, écrivain chinois, a reçu le Prix Nobel de Littérature le 11 octobre dernier. Malheureusement, cette lecture a été l’une des plus difficiles de ma vie de lectrice.
Tout d’abord, l’écriture de Mo Yan est très poétique mais aussi très descriptive et du coup il y a beaucoup de détails qui n’apportent rien à l’histoire et même si cela contribue à nous mettre dans l’ambiance, j’ai trouvé que c’était vraiment trop détaillé.
Mais ce n’est pas le plus grave, ce n’est pas le premier roman que je lis à comporter beaucoup de description et ce n’est pas forcément un point négatif en soi. Le problème c’est que j’ai détesté absolument tous les personnages… sans exception. Leur façon d’agir m’a gênée à un moment ou un autre, je n’ai pas compris leur façon de penser, sans doute trop éloignée des valeurs dans lesquelles j’ai grandi – et pourtant, je n’ai aucun mal à vivre au Japon et à comprendre leur façon de penser alors que cette culture est tout aussi différente. Mais je m’égare, revenons-en à Beaux seins, belles fesses qui raconte l’histoire de la famille Shangguan, et du couple formé par Lushi et Shouxi qui attend désespérément d’avoir un fils après avoir engendré sept filles. Le miracle se produit finalement avec le naissance de jumeaux, une fille et un garçon, mais les troupes de l’envahisseur japonais débarquent et bouleversent la vie cette modeste famille.
La majeure partie de la narration est faite par Jintong, l’héritier des Shangguan, dont l’obsession pour les seins de sa mère – et ceux de toutes les autres femmes qui passent à sa portée – m’a beaucoup dérangée (pour ceux qui ont lu/vu Le trône de fer, vous voyez le fils de Lysa Arryn (sœur de Catelyn Stark), ben voilà, c’est pareil…). Difficile donc, dans ces conditions, d’apprécier le récit.
Ce fût donc une lecture laborieuse car malgré ses qualités stylistiques, c’est un roman très long, et quand on accroche pas à l’histoire, cela devient vraiment pénible.
Pas vraiment une déception car je n’attendais rien de particulier mais le moins qu’on puisse dire c’est que ça ne m’a pas donné envie de lire d’autres romans de l’auteur.
Points, octobre 2005

