Archive pour novembre 2012

China Miéville – Lombres

J’avais découvert China Miéville avec Perdido Street Station, un roman que j’avais refermé confuse et déçue car je n’avais ni compris ni apprécié l’univers. J’ai tout de même voulu laisser sa chance à l’auteur avec Lombres compte tenu des critiques positives que j’avais lues.

Zanna et Deeba sont deux amies inséparables qui habitent à Londres et vont à l’école ensemble. Un beau jour, il commence à se passer des choses bizarres autour d’elles, des animaux sauvages en pleine ville dévisagent Zanna, une brume étrange semble l’entourer et elles voient des parapluies qui se déplacent tout seuls ! Un mot en particulier les intrigue car elle l’ont croisé plusieurs fois sans en comprendre la signification : Shwazzy. Quelle langue cela peut-il bien être, et surtout, qu’est-ce que ça signifie ?

Lombres est un roman plutôt destiné à un public jeunesse, les personnages principaux sont des enfants, le livre comporte plein d’illustrations, et en cela il est très réussi. Malgré tout, je l’ai trouvé un peu trop long ; les rebondissements sont nombreux et j’ai fini par me lasser du schéma « oui, je vous fais confiance »/ »oh non, je me suis encore fait roulé ». Par contre, j’ai beaucoup aimé l’univers et les inventions de cet auteur à l’imagination débordante.

J’ai donc passé un bon moment au début mais j’ai fini par me lasser, c’est donc une semi-déception, d’autant que j’en avais lu beaucoup de bien. Peut-être en attendais-je trop ?

Cet ouvrage a reçu le Prix Locus 2008 dans la catégorie jeunesse.

Pocket, octobre 2012

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Gyles Brandreth – Oscar Wilde et les crimes du Vatican

Gyles Brandreth - Oscar Wilde et les crimes du VaticanCe nouveau roman de Gyles Brandreth mettant en scène le célèbre Oscar Wilde se situe en 1892. L’auteur profite du succès de sa pièce de théâtre L’éventail de Lady Windermere lorsqu’il tombe sur son ami Arthur Conan Doyle venu prendre quelques jours de congés à Hombourg, en Allemagne, afin de répondre aux nombreuses lettres envoyées par les fans de Sherlock Holmes. Alors que l’ennui guette Oscar, l’arrivée de son ami est une véritable aubaine, tout est bon pour le distraire, même l’aider à répondre à son courrier. Une activité qui s’avère des plus surprenantes lorsqu’il ouvre une missive adressée à Sherlock Holmes dans laquelle se trouve une main humaine… Il n’en faut pas plus à nos deux compagnons pour se rendre à Rome, ville d’où le paquet a été expédié.

Lorsque j’ai lu le premier roman de Gyles Brandreth, je dois dire que c’est surtout le fait que le roman se déroule dans le Londres de l’époque qui m’avait particulièrement plu. Depuis lors, je suis devenue une adepte de ces aventures mais je dois avouer que puisque l’histoire ne se déroule pas en Angleterre, j’ai été un peu déçue car c’est une ambiance qui me plaît plus – en littérature du moins. L’intrigue est toutefois intéressante et bien menée et le roman se lit aussi agréablement que les précédents. Je n’avais pratiquement rien deviné et j’ai été assez surprise par le dénouement. Vivement le prochain !

10/18, octobre 2012

Karin Lowachee – Warchild

Karin Lowachee - WarchildPrésentation de l’éditeur : Lorsque le vaisseau marchand sur lequel il vit est attaqué, Jos se réfugie dans une cachette. Il ne comprend qu’une chose : ses parents et tous ses amis sont morts. Il sait aussi que les responsables du massacre sont soit des pirates qui réduisent les enfants en esclavage, soit les Striviirc-na, des aliens puissants qui ont avec eux le Warboy, le guerrier ultime, l’Ennemi. Jos a huit ans et son cauchemar commence.

Mon avis : Warchild est un très bon roman de science-fiction. La première partie du roman est narrée à la deuxième personne du singulier, un procédé assez rare et pas forcément facile à appréhender pour le lecteur, pourtant, ici, cela semble normal et nous apporte un angle de réflexion particulier sur les évènements que j’ai trouvé tout à fait opportun.

Dans la suite du récit, on revient à la première personne du singulier, une narration plus traditionnelle qui s’avère ici tout à fait efficace, notamment pour les scènes d’action. Car de l’action il y en a, nous sommes dans univers où les humains sont, depuis longtemps, en guerre contre les extra-terrestres mais où rien n’est tout blanc ou tout noir puisque certains humains ont rejoint les forces aliens. Jos va devoir remettre en question l’enseignement qu’il a reçu de ses parents mais aussi ce qu’il a vu lors de sa captivité chez les pirates et l’instruction qu’il va recevoir après leur avoir échappé. Ce qui m’a le plus plu dans ce roman est sans doute le fait que les réactions de Jos soient réalistes et évoluent avec le temps, on voit bien qu’il ne réagit pas et ne s’exprime pas de la même manière quand il a huit ans et quand il en a quinze.

Un roman qui peut plaire aussi bien aux adolescents découvrant la science-fiction qu’aux adultes, avec à la fois des problématiques intéressantes et de l’action, je conseille ! De mon côté, je vais devoir me procurer la suite de la trilogie : Burndive et Cagebird.

Pocket, octobre 2012

Colm Tóibín – Brooklyn

Colm Tóibín - BrooklynEilis Lacey, une jeune irlandaise, vit avec sa mère et sa sœur Rose. Si cette dernière a une carrière satisfaisante qui lui permet de subvenir aux besoins de la famille, Eilis quant à elle peine à trouver du travail. Poussée par sa mère et sa sœur, elle accepte de partir aux États-Unis où on lui promet qu’elle n’aura aucun mal à trouver rapidement une bonne situation.

Je n’ai pas vraiment été sensible à cette histoire et je ne l’ai apprécié qu’à moitié, je m’explique. J’ai beaucoup aimé le début ainsi que la partie où elle découvre Brooklyn et essaye de s’adapter à ce nouvel environnement. On ressent bien toute la difficulté qu’il y a à quitter ce qu’on a toujours connu et à découvrir un nouveau monde où on ne sait pas toujours comment s’intégrer. Eilis se pose, à juste titre, de nombreuses questions : A-t-elle bien fait de partir ? Que fait-elle là ? Ferait-elle mieux de rentrer malgré toutes les difficultés que cela représente et le coût du voyage ? Au milieu des moments de doute, il y aussi l’attrait de la nouveauté, le fait de s’investir dans un nouveau travail, de faire de nouvelles rencontres… En ce sens, Colm Tóibín, restitue à merveille les sentiments de toute personne amenée à émigrer.

C’est plutôt la fin du roman qui m’a déplu ; je n’ai pas aimé l’orientation prise par l’histoire et les décisions d’Eilis. C’est donc avec un sentiment mitigé que j’ai refermé ce roman j’espérais ressentir plus d’empathie pour le personnage et ce ne fût pas le cas, en ce qui concerne la fin du roman en tout cas.

Je vous conseille par conséquent de vous faire votre propre opinion si le roman vous intéresse car je pense que ma déception vient purement du fait que cela n’a pas répondu à mes attentes et pas parce que le livre n’est pas bien. Si vous l’avez lu, ou si vous le lisez prochainement, je serais ravie d’en discuter !

10/18, octobre 2012

Challenge STAR #5 – Les résultats

Le challenge STAR s’est officiellement terminé dimanche 18 novembre, il est temps de faire le bilan complet de mes lectures pendant la cinquième édition de ce défi organisé par Liyah.

Semaine 1

J’ai terminé :

Certaines n’avaient jamais vu la mer de Julie Otsuka

Et lu :

La foire des ténèbres de Ray Bradbury

Le roman de Bergen, tome 4 de Gunnar Staalesen

La guerre du bruit (Le chaos en marche, tome 3) de Patrick Ness

Le triomphe de l’œuf de Sherwood Anderson

Total semaine 1 : 1896 pages

Semaine 2

Une place à prendre de J.K. Rowling

Qu’avons-nous fait de nos rêves ? de Jennifer Egan

Télex de Cuba de Rachel Kushner

Black-Out de Connie Willis

Les ch’tits hommes libres de Terry Pratchett

Total semaine 2 : 2562 pages

Semaine 3

Le potager des malfaiteurs ayant échappé à la pendaison d’Arto Paasilinna

Trois mètres au-dessus du ciel de Federico Moccia

Baguettes chinoises de Xinran

Mangue amère de Bulbul Sharma

Brooklyn de Colm Tóibín

Warchild de Karin Lowachee

Total semaine 3 : 2391 pages

Semaine 4

Oscar Wilde et les crimes du Vatican de Gyles Brandreth

Lombres de China Miéville

Thérèse Desqueyroux de François Mauriac

L’héritage Jenna Fox de Mary E. Pearson

J’ai aussi commencé deux livres au cours du dernier week-end :

Une femme fuyant l’annonce de David Grossman

Le jeu des sabliers de Jean-Claude Dunyach

Total dernière semaine : 1839 pages

Résultat

Le tout donne un total de 8688 pages qui me vaut la première place ! Je suis très contente d’avoir gagné mais surtout d’avoir lu des livres plaisants (sauf deux ou trois déceptions) et d’avoir eu l’occasion de découvrir plein de titres chez les autres participants !

Je remercie une nouvelle fois Liyah et j’attends avec impatience la sixième édition du STAR.

Pour voir le résultat complet, c’est par-ici que ça se passe !

Bulbul Sharma – Mangue amère

Bulbul Sharma - Mangue amèreA l’occasion des funérailles de Bhanurai Jog, les femmes se retrouvent à la cuisine pour préparer, selon la tradition, le repas qui sera servi aux funérailles. C’est l’occasion pour elles se raconter des histoires et anecdotes dont elles sont la mémoire vive.

L’ouvrage comporte donc plusieurs récits et s’apparente plus à un recueil de nouvelles. A l’instar de La colère des aubergines, la nourriture tient une place importante dans ces récits et font saliver le lecteur tant les plats ont l’air appétissants. Mais ces récits, tantôt drôles tantôt macabres, sont surtout l’occasion d’évoquer les relations familiales et maritales, les jalousies et les vengeances, la position de la femme dans la société indienne ou encore la façon dont sont considérés ceux qui sont parti faire leurs études ou s’installer à l’étranger.

J’ai un peu moins aimé Mangue amère que La colère des aubergines, sans doute parce que ce sont les mêmes thèmes qui reviennent. Peut-être est-ce parce que je n’avais plus le côté surprise mais je les ai trouvé moins marquants. Il est toutefois agréable à lire et intéressant pour qui a envie de passer un moment en Inde et d’en apprendre plus sur les us et coutumes de ce pays.

Bulbul Sharma est en tout cas une écrivain que je continuerai à suivre pour le dépaysement qu’elle me procure.

Picquier poche, octobre 2012

François Mauriac – Thérèse Desqueyroux

François Mauriac - Thérèse DesqueyrouxPour éviter le scandale, Bernard Desqueyroux, que sa femme Thérèse a tenté d’empoisonner, dépose de telle sorte qu’elle bénéficie d’un non-lieu. Elle entreprend alors le voyage de retour pour vivre auprès de son époux en se remémorant sa rencontre avec Bernard et les raisons qui l’ont poussée à un tel acte. Elle se prépare d’ailleurs à tout lui expliquer, mais une fois face à lui, il ne lui laisse pas le temps de s’expliquer et lui interdit de sortir sans sa permission. Fini la liberté pour Thérèse…

Tout d’abord, cette lecture m’aura permis de me réconcilier avec François Mauriac dont je gardais un très mauvais souvenir depuis l’époque du collège, il se peut même que je relise le livre incriminé ! En tout cas, j’ai été ici plutôt agréablement surprise même si tout ne m’a pas plu ce roman. Je redoutais surtout de m’ennuyer malgré les commentaires positifs que j’avais entendu sur Thérèse Desqueyroux et je suis donc ravie de m’être retrouvée prise dans ma lecture dès les premières pages.

L’histoire va beaucoup plus loin que ne le laisse supposer le résumé et j’avoue avoir été assez surprise par les raisons du geste de Thérèse qui n’avaient rien à voir avec ce à quoi je m’attendais. J’ai en cela été trompée par la quatrième de couverture qui, dans un sens, révèle trop de choses et qui a malheureusement, de ce fait, quelque peu déçu mes attentes.

J’ai cependant été ravie, au début du roman, de suivre les pas de Thérèse Desqueyroux – et ce malgré le fait que la voix d’Audrey Tautou m’a accompagnée tout au long de ma lecture (non que j’ai quelque chose contre elle, c’était juste perturbant) – et de faire la connaissance de Bernard mais aussi de découvrir la région dans laquelle se déroule le roman.

Toutefois, je crois que je n’ai pas bien réussi à comprendre la jeune femme, dans le fond ; du coup, une fois arrivée aux toutes dernières pages, je ne m’intéressais plus vraiment à ce qui allait lui arriver alors que c’est ce qui avait motivée ma lecture ! Si j’ai éprouvé des sentiments ambigus à l’égard de Thérèse, le portrait de Bernard Desqueyroux en revanche est à mon goût très réussi, je l’ai détesté d’emblée et il n’aura rien fait pour me faire changer d’opinion ; si on ne peut excuser la tentative d’assassinat de Thérèse sur son mari, il est impossible de trouver ce dernier sympathique et on peut comprendre son geste. Jusque dans les dernières pages d’ailleurs, Bernard sera complètement passé à côté et n’aura rien compris aux attentes et aux désirs de son épouse…

Je vous invite à aller lire les billets de Margotte et de Natiora qui m’ont accompagnée dans cette lecture commune.

Le livre de poche, novembre 1972

Je vous rappelle que le film de Claude Miller sort aujourd’hui, 21 novembre 2012, au cinéma (France). Audrey Tautou incarne le personnage de Thérèse Desqueyroux et Gilles Lellouche celui de son époux Bernard.

La bande-annonce :

Xinran – Baguettes chinoises

Baguettes chinoises raconte l’histoire de trois sœurs qui s’installent dans la ville de Nankin pour y travailler avec l’espoir de pouvoir envoyer de l’argent à leur famille dans leur village natal.

Pourquoi ce titre ? Parce que dans l’esprit de leur père et dans celui de nombreux chinois, les filles sont comme des baguettes, faibles, que l’ont peut briser facilement au contraire des garçons qui sont vu comme des poutres, assez solides pour supporter le toit d’une maison.

J’ai trouvé cette lecture plutôt agréable et intéressante. Tout d’abord, nous découvrons ce petit village qui bien que l’histoire se situe dans les années 2000 semble vivre dans une autre époque, aussi bien par l’aspect matériel que par ses façons de penser. C’est à travers le regard des trois jeunes filles venues de la campagne que nous sommes témoins des différences et des inégalités entre villages reculés et villes modernes.

Vient ensuite la découverte de la ville, source de surprise et d’émerveillement pour les jeunes demoiselles mais aussi de peur car rien ne ressemble à ce qu’elles ont connu jusqu’à alors. Chacune va alors faire ses expériences et se battre pour montrer qu’elles sont aussi fortes et solides que des poutres !

Le roman apporte aussi un point de vue occidental via le salon de thé où travaille la sixième sœur, la plus jeune des trois filles venues à Nankin, un endroit fréquenté par des étrangers. J’ai beaucoup aimé cet endroit dans lequel on peut savourer un thé tout en parcourant les livres mis à disposition des clients !

Un roman plaisant et instructif qui m’a donné envie de découvrir d’autres livres de l’auteur.

Picquier poche, janvier 2011

Federico Moccia – Trois mètres au-dessus du ciel

Babi est jeune fille élevée selon les valeurs de la bourgeoisie italienne en dernière année dans un lycée privé de filles dont la réputation n’est plus à faire. C’est alors qu’elle rencontre Step, un jeune garçon peu fréquentable qui passe son temps à trainer avec ses potes quand il ne participe pas à des courses de moto illégales. L’amour cependant ne se soucie point des classes sociales, une vérité que Step entreprend de démontrer à Babi, y réussira-t-il ?

Je ressors mitigée de cette lecture. Tout d’abord, j’ai eu beaucoup de mal à me faire à la façon d’agir de Babi, et à celle de tous les personnages en général. Puis, finalement, au bout d’une centaine de pages (quand même !), j’ai commencé à légèrement tomber sous le charme de Step et à espérer une idylle entre les deux jeunes gens. Toutefois, je n’ai pas vraiment réussi à me plonger complètement dans leur histoire, d’autant que le scénario a un petit goût de déjà vu.

Pas une déception mais pas une bonne surprise non plus, je n’en garderai pas un souvenir impérissable.

Gallimard, Pôle fiction, octobre 2012

Arto Paasilinna – Le potager des malfaiteurs ayant échappé à la pendaison

Arto Paasilinna - Le potager des malfaiteurs ayant échappé à la pendaisonL’inspecteur principal Jalmari Jyllänketo est envoyé par la Sécurité nationale finlandaise sur le domaine de L’Étang aux Rennes, une exploitation agricole bio pour enquêter sur un certain nombre de disparitions non élucidées. Afin d’infiltrer l’endroit, il se fait passer pour un contrôleur bio. L’accueil qui lui est réservé est formidable et tout le monde est très sympathique, il n’est d’ailleurs pas insensible au charme de Sanna Saarinen, la responsable des plantations d’herbes aromatiques. Après quelques jours d’inspection, il ne constate aucune activité illicite et projette même de passer quelques jours de vacances à L’Étang aux Rennes. C’est là qu’il va découvrir les activités secrètes menée par ses dirigeants, va-t-il pour autant les dénoncer, rien n’est moins sûr !

J’aime beaucoup Arto Paasilinna mais il faut reconnaître que, sans avoir jamais rien lu de mauvais, certains de ses romans m’ont moins plu que les autres. J’ai donc toujours un peu d’appréhension quand je commence un de ses livres. Heureusement, Le potager des malfaiteurs ayant échappé à la pendaison fait partie de ses romans les plus drôles, j’ai beaucoup aimé l’histoire, l’atmosphère et j’ai surtout beaucoup ri ! Il fait partie de ces romans où il se passe des choses complètement délirantes tout en nous faisant réfléchir sur des sujets fondamentaux, dans le cas présent, on peut s’interroger sur la notion d’équité et de justice. J’ai beaucoup aimé l’évolution du personnage principal, Jalmari Jyllänketo, et les questions qu’on est amené à se poser au fur et à mesure de ses choix.

Un bon cru de l’auteur finlandais Arto Paasilinna que je vous recommande si vous avez envie d’un roman qui vous fasse à la fois rire et réfléchir !

Folio, mai 2012