OGAWA Yōko – Cristallisation secrète
Quatrième de couverture : L’île où se déroule cette histoire est depuis toujours soumise à un étrange phénomène : les choses et les êtres semblent promis à une sorte d’effacement diaboliquement orchestré. Quand un matin les oiseaux disparaissent à jamais, la jeune narratrice de ce livre ne s’épanche pas sur cet événement dramatique, le souvenir du chant d’un oiseau s’est évanoui tout comme celui de l’émotion que provoquaient en elle la beauté d’une fleur, la délicatesse d’un parfum, la mort d’un être cher. Après les animaux, les roses, les photographies, les calendriers et les livres, les humains semblent touchés : une partie de leur corps va les abandonner.
En ces lieux demeurent pourtant de singuliers personnages. Habités de souvenirs, en proie à la nostalgie, ces êtres sont en danger. Traqués par les chasseurs de mémoires, ils font l’objet de rafles terrifiantes…
Un roman emprunt de sensibilité et de poésie mais aussi d’étrangeté. Ce n’est pourtant pas un récit qui provoque le malaise comme cela peut être le cas dans d’autres romans d’Ogawa mais plutôt une histoire qui soulèvent de nombreuses interrogations. En effet, comment réagirions-nous si les objets disparaissaient tour à tour, comment continuer à vivre en agissant comme s’ils n’avaient jamais existé ? Dans ce récit, l’auteure réussit également à maintenir le suspens et à nous effrayer avec cette fameuse police secrète qui traque non seulement les objets dont on ne doit plus parler mais aussi tous ceux qui n’auraient pas réussi à les oublier comme il se doit.
J’ai également aimé le fait que le personnage principal soit une romancière et nous fasses partager ses interrogations sur son prochain roman. Je dois avouer toutefois que je n’ai pas été totalement satisfaite par la fin du récit, je l’ai refermé avec encore de nombreuses interrogations et me demande si l’auteure n’aurait pas pu approfondir certains aspects.
Un bon roman qui me laisse toutefois un tout petit peu sur ma faim.
Babel, mars 2013