David Mitchell – Les mille automnes de Jacob de Zoet
1799, Jacob de Zoet débarque dans le port japonais de Dejima, près de Nagasaki, comptoir de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, la seule à avoir été autorisée à commercer avec le Japon. Il est chargé de vérifier les comptes de la compagnie après que des irrégularités aient été rapportées ; une mission à l’issue de laquelle il espère pouvoir rentrer aux Pays-bas pour épouser sa promise.
L’expérience se révèle toutefois bien différente de ce qu’il imaginait lorsqu’il se rend compte de la corruption qui règne à Dejima mais aussi à partir du moment où il fait la connaissance de Mlle Aibagawa, une jeune sage-femme en apprentissage chez le médecin local…néerlandais établi dans cette enclave…
Après Cartographie des nuages, c’est de nouveau un coup de cœur pour ce roman de David Mitchell, et pourtant, ces deux romans n’ont absolument rien en commun si ce n’est le talent de l’écrivain. Et, comme souvent lorsque j’adore un livre, je ne suis pas sûre de savoir vous communiquer mon enthousiasme !
Le fait que le roman se déroule au Japon n’est sans doute pas étranger au fait que j’ai adoré, non pas parce que j’aime ce pays mais parce que l’auteur – qui y a vécu pendant huit ans – a vraiment bien exploité cette période de l’histoire du pays.
Malgré ses 700 pages, je ne me suis ennuyée à aucun moment, le récit est vivant, intrigant, émouvant, palpitant ! J’étais complètement sous le charme. J’ai adoré les passages avec les interprètes, l’auteur a réussi à bien retranscrire la façon qu’ont les japonais de parler une langue étrangère et de prononcer les noms étrangers – De Zoet devient par exemple Dazûto – j’avais l’impression d’entendre mes élèves et de me voir en train d’essayer de trouver des synonymes ou de paraphraser pour leur expliquer un mot ! Par ailleurs, l’écriture est soignée et les descriptions sont extrêmement précises – même celle traitant de médecine, ce dont je me serais bien passée ! – on a aucun mal à imaginer le décor et les personnages. En plus de ces qualités, c’est aussi une belle histoire, je ne vois ce qu’on pourrait demander de plus à un roman !
Les mille automnes de Jacob de Zoet fait partie de ces livres que l’on referme à regret tant on aurait aimé que le voyage se prolonge encore un peu plus.
Points, janvier 2013