William Faulkner – Lumière d’août
Lumière d’août s’ouvre sur le personnage de Lena, une jeune femme séduite par un certain Lucas Burch et dont elle porte l’enfant. N’ayant pas reçu de nouvelles de cet homme qui lui a promis de la faire venir dès qu’il se serait établi dans une ville plus prospère, elle a entrepris, seule, le voyage depuis l’Alabama et finit par débarquer à Jefferson où elle pense pouvoir retrouver sa trace.
On s’aperçoit au bout de quelques pages que l’histoire de cette jeune femme n’est qu’un prétexte pour introduire le personnage principal de l’histoire, Joe Christmas. Au moment où Lena arrive à Jefferson, celui-ci est accusé d’avoir assassiné une femme et mis le feu à sa demeure.
Une fois de plus, William Faulkner aborde des thèmes difficiles et décrit des personnages peu sympathiques, ce fût donc une lecture à l’atmosphère lourde mais tout à fait intéressante.
Bien qu’elle ne soit pas véritablement au centre de l’intrigue, l’histoire de Lena m’a touchée. C’est sans doute le personnage le plus porteur d’espoir car elle ne doute à aucun moment que Dieu fera en sorte qu’elle trouve ce qu’elle est venue chercher.
L’histoire qui m’a moins plu en revanche est celle du révérend Hightower, je n’ai pas vraiment apprécié le personnage même si à la fin il semble reprendre ses esprits. Je n’ai pas bien saisi son obsession pour son grand-père et je n’ai pas du tout apprécié ses attitudes et choix.
Comme je le disais plus haut, le personnage dont l’histoire tient la plus grande place dans ce roman est Joe Christmas. Lorsqu’on le voit pour la première fois, c’est un homme qui semble s’être rapidement enrichi en vendant clandestinement de l’alcool. Il loge depuis trois ans dans une case sur la propriété de la veuve Burden lorsqu’il est accusé de l’avoir assassinée et d’avoir mis le feu à la maison. C’est à partir de cet évènement que nous apprenons son passé, notamment son enfance dans un orphelinat blanc jusqu’au moment où l’on découvre qu’il a du sang noir qui coule dans ses veines. Puis vient enfin le temps des révélations sur sa relation avec Joanna Burden.
Joe Christmas est un personnage complexe et, bien que je ne puisse pas dire que je l’ai apprécié, je l’ai trouvé intéressant. C’est surtout à travers lui que William Faulkner peut aborder les thèmes du racisme et de l’identité sans lesquels ce roman m’aurait peut-être moins interpellée.
Lire William Faulkner, pour moi, ce n’est jamais de tout repos parce qu’il parvient à décrire les pires travers de l’humanité d’une manière qui m’effraie. Mais c’est aussi un mal nécessaire parce qu’il le fait tellement bien que je prends malgré tout un certain plaisir à le lire.
Folio, décembre 1974
Une lecture qui participe au challenge Un mot, des titres de Calypso et au challenge A tous prix de Laure (William Faulkner a reçu le prix Nobel de littérature en 1949).