Albert Sánchez Piñol – Pandore au Congo
Quatrième de couverture : 1914. L’Empire britannique est à son zénith et Londres s’apprête à subir les foudres du Kaiser. Thommy Thomson œuvre dans l’ombre pour un plumitif mégalomane quand un avocat lui propose un marché insolite : écrire l’histoire de son client, Marcus Garvey, un gitan accusé d’avoir assassiné au Congo les fils du duc qu’il servait. Publié avant le procès, le récit concourt par son immense succès à sauver de la potence celui que tout accuse. II met au jour le détail de l’expédition enragée de cieux aristocrates qui s’enfoncent clans la jungle congolaise jusqu’aux confins du monde, aiguillonnés par la fièvre de l’or. Avec Marcus, ils vont mener la première guerre verticale de l’histoire contre une armée insolite surgie des entrailles de la terre. Par convoitise pour une de ces créatures, les hommes ouvrent la boîte de Pandore et les intenses tropiques débrident ceux qui ne savent plus tenir leur rang. Les sang-bleu se révèlent de fieffées canailles et un pauvre domestique s’érige en sauveur de l’humanité. Dans cette aventure qui semblait établir le triomphe de la justice des hommes, tout n’est que chimère; seule la fiction y gagne des lettres de noblesse.
Après avoir lu La peau froide il y a quelques années, j’étais curieuse de relire Albert Sánchez Piñol et je n’ai pas été déçue par son second roman. On retrouve d’ailleurs un peu les mêmes thèmes et interrogations sur l’humanité que dans son prédécesseur.
Le récit mêle le fantastique à un contexte historique foisonnant à tel point qu’on en vient à se demander ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas. La construction du roman m’a également beaucoup plu, le récit dans le récit sert parfaitement le propos de l’auteur.
Une lecture recommandée tout comme le premier roman de l’auteur si vous ne l’avez pas lu.
Babel, mai 2010