Carson McCullers – Le cœur est un chasseur solitaire
Ce roman, qui peut avoir l’air décousu tant qu’on a pas bien assimilé tous les personnages, nous raconte les histoires de plusieurs personnes dans une petite ville du sud des États-Unis dans les années 30. Tout d’abord Mick Kelly, une gamine un peu garçon manquée qui aime la musique et rêve de quitter cette ville ; puis Biff, patron de café, très seul bien qu’il travaille dans cet endroit animé, surtout lorsque Blount débarque, cet homme aux manières plutôt rustres qui passe la moitié de son temps ivre mort. Il y a aussi le docteur Copeland, un noir très engagé, amateur de Karl Marx et rêvant d’un monde plus juste. Et puis, il y a John Singer, un sourd-muet, toujours aimable avec tout le monde, qui va recevoir les confidences de chacun, leur procurant un peu de réconfort tout en cachant son propre malaise.
J’ai bien aimé et en même temps j’en garde un goût amer car il ne laisse vraiment rien à espérer. Tout au long du livre je me suis demandée où l’auteur voulait en venir, mais en fait elle ne cherche à apporter aucune réponse, elle se contente de décrire les évènements tels qu’ils sont, sans porter de jugements d’ailleurs, ce que j’ai beaucoup apprécié car le lecteur est libre de se forger son propre avis sur chacun des personnages. Celui que j’ai préféré est John Singer, le muet ; comme les personnages du livre, c’est à lui que je me suis raccrochée au fil de ma lecture. Bref, je suis encore déboussolée par ce texte d’un tel pessimisme qu’il m’est difficile d’avoir un avis tranché sur ce livre.
On notera qu’il s’agit du premier roman de Carson McCullers, paru en 1940 alors qu’elle n’avait que 22 ans.
Livre de poche, avril 2001
Du côté des challenges : Un mot, des titres chez Calypso ; Le mois américain chez Titine.