Archive for the ‘ Littérature américaine ’ Category

Anne Rice – L’heure de l’ange

l'heure de l'ange - anne riceOn connait bien évidemment Anne Rice pour ses Chroniques des vampires, notamment Entretien avec un vampire qui fut porté à l’écran en 1994 par Neil Jordan, avec Brad Pitt, Tom Cruise et Kirsten Dunst dans les rôles principaux.

Anne Rice revient aujourd’hui avec une toute nouvelle série intitulée Songs of the Seraphim, dont le premier tome est sorti récemment aux éditions Michel Lafon.

L’heure de l’ange raconte l’histoire de Lucky, un tueur à gage, maître du déguisement, particulièrement doué pour exécuter ses cibles sans laisser de traces ni même que l’on soupçonne un meurtre. Un jour, il est abordé par un certain Malchiah qui prétend être son ange gardien et qui a en effet l’air de tout connaître à propos de Lucky, à commencer par son vrai nom… S’en suit un flashback assez long sur les premières années de la vie de Lucky.

Puis dans la seconde partie du livre, Malchiah l’envoie au Moyen-Age sous les traits d’un moine dominicain en plein procès contre des juifs accusés d’avoir assassiné leur fille lors d’un rite. C’est peut-être l’occasion pour Lucky de se racheter…

Anne Rice n’a rien perdu de son talent de conteuse mais on retrouve, comme dans les derniers tomes des chroniques des vampires, de nombreuses considérations religieuses qui pourront paraître superflues et m’ont personnellement un peu gênée dans la première partie du livre. Néanmoins on retrouve parfois les mêmes ambiances que dans ses premiers romans et cela n’a pas été pour me déplaire. Au final, j’ai trouvé cette lecture agréable et malgré quelques défauts, je suis tout de même prête à rempiler pour le prochain car c’était mieux que ce à quoi je m’attendais.

Lire l’avis d’esmeraldae.

Michel Lafon, février 2010

Bonus : les fans ont récemment pu dialoguer avec Anne Rice pendant un chat organisé par MetroFrance.com, vous en trouverez la retranscription ici. Enjoy !

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Blake Nelson – Paranoid Park

Paranoid Park - LivreParanoid Park est l’histoire d’un jeune skateur de 17 ans qui tue accidentellement un agent de sécurité et le drame psychologique qui s’ensuit. Sous forme de lettres écrites à un destinataire inconnu, il raconte ce qui lui ai arrivé dans ses moindres détails, comme une sorte de confession.

Paranoid Park est en fait un skate-park non-officiel où se retrouvent les bons skateurs, Bourges ou Zonards. Le narrateur y est allé une fois avec son pote Jared et ils ont prévu d’y retourner le week-end prochain ; il a déjà tout prévu en disant à sa mère qu’il va dormir chez Jared. Ce qu’il ne dit pas en revanche c’est que ses parents ne seront pas là. Malheureusement, une fois arrivé chez Jared, celui-ci le laisse tomber préférant se rendre à un rencard ; après avoir errer dans les rues en voiture il décide toutefois d’aller seul à Paranoid Park.

C’est alors qu’il se laisse entraîner à sauter dans un train en marche qui passe à coté du skate-park par un Zonard qui traine à Paranoid, grisé à la fois pas l’envie et par la peur. Ils vont être repéré par un vigile et c’est en tentant de s’enfuir que l’accident va avoir lieu. Traumatisé par la mort de l’agent de sécurité, le narrateur va entrer dans une spirale infernale, se demandant si il doit se dénoncer, si la police va découvrir qu’il est en cause dans cette affaire, si il va être dénoncé par quelqu’un qui l’aurait vu à Paranoid ce soir-là ou par l’autre Zonard qui a disparu de son côté.

C’est un livre intéressant sur la culpabilité, la solitude, le dégoût de soi et aussi l‘échappatoire qu‘offre l‘écriture. Le style est d’ailleurs assez proche du langage parlé et correspond bien à ce qu’on s’attend à lire de la part de cet adolescent. A ses réflexions sur le meurtre qui accaparent ses pensées s’ajoutent d’autres problèmes, ses parents qui se séparent, une petite amie un peu trop collante, des notes en chute libre à l‘école, et qui sont bien naturels même si ils paraissent moindre à côté du lourd secret qu‘il porte. En tant que lecteur on suit les pensées de ce jeune homme avec avidité et hâte d’arriver au dénouement, se demandant ce que l’on ferait, nous, à sa place.

Ce livre a été porté à l’écran par Gus Van Sant (Harvey Milk, Elefant, Will Hunting) avec Gabriel Nevins, Jake Miller, Daniel Liu, Taylor Momsen, etc.

Le livre de poche, avril 2009

Mary Ann Shaffer – Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates

Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patatesMieux vaut tard que jamais, j’ai enfin lu « Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates » après l’avoir reçu en cadeau pour la Saint-Valentin !

Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, Juliet Ashton, jeune écrivaine anglaise, fait une tournée pour la promotion de son livre tout en cherchant son prochain sujet d’écriture. A son retour, elle trouve la lettre d’un certain Dawsey Adams, habitant de Guernesey, qui lui explique qu’il a acheté un livre de Charles Lamb lui ayant appartenu et que c’est là qu’il a trouvé son adresse et décidé de lui écrire. Une simple demande d’informations sur l’auteur dudit livre va se transformer en une formidable correspondance, non seulement avec lui mais avec les membres du Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates !

C’est ainsi que Juliet va apprendre que ce club de lecture a été en fait créé pour échapper à une patrouille allemande pendant l’occupation, un soir où une poignée d’habitants avait raté le couvre-feu. Mais ce qui n’était au début qu’une excuse pour sauver leur vie est rapidement devenue une activité à laquelle ils prirent plaisir et Juliet est peu à peu conquise par ses échanges avec les membres du Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates, à tel point qu’elle envisage de leur rendre visite à Guernesey.

Ce récit sous forme de roman épistolaire est un vrai régal ! On s’attache vite aux personnages, chacun a sa particularité et les réparties de Juliet ou encore les lettres d’Isola (un des personnages que j’ai préféré), entre autres, sont souvent très drôles. Les passages qui évoquent la guerre et l’occupation allemande sont émouvants et nous confortent dans l’idée première que l’on s’est fait de chaque personnage. Les lieux sont tellement bien décrits sous la plume de Juliet que ça m’a donné envie d’aller à Guernesey, ça a l’air très beau ! N’oublions pas le rôle important que jouent les livres dans ce roman et vous comprendrez pourquoi je ressors ravie de cette lecture !

Editions Nil, avril 2009

William T. Vollmann – Etoile de Paris

Etoile de Paris - VollmannCe nouveau texte de William T. Vollmann (totalement inédit puisqu’il n’est même pas sorti aux Etats-Unis) est un poème ayant pour thème l’amour impossible. Vollmann a commencé à l’écrire lors de son séjour à Paris pour la promotion de son premier livre traduit en français La Famille royale, en 2004. Il y décrit un Paris chargé de sensualité dans lequel il n’a de cesse de séduire son Etoile de Paris.

Le texte m’a fait penser à Isidore Ducasse, Comte de Lautréamont, et aux surréalistes en général, à la fois dans le langage utilisé mais aussi les thèmes abordés. De plus, le texte est illustré par des peintures et photos de l’auteur lui-même ; j’ai d’ailleurs bien aimé la mise en page de l’ouvrage.

Un texte pas facile d’accès, avec un style que l’on n’a plus l’habitude de voir au vingt-et-unième siècle, et en cela on peut dire que c’est une perle rare.

J’en profite pour complimenter le travail de traduction de Claro en général, et de ce texte en particulier ; vous trouverez ici son blog que je visite de temps en temps.

Editions Actes Sud, février 2010

Alice Sebold – La nostalgie de l’ange (The Lovely Bones)

La nostalgie de l'angeSusie Salmon, 14 ans, a été violée puis tuée par un voisin dans le champ de maïs qu’elle traverse régulièrement pour rentrer de l’école.

Son histoire c’est elle qui nous la raconte depuis son paradis duquel elle continue à observer la terre, les réactions de ses parents et amis, et aussi l’enquête sur sa mort. Elle aimerait pouvoir les orienter sur la bonne piste, leur envoyer un signe mais elle est morte et ne peut plus intervenir auprès des vivants.

Au-delà de l’histoire en-elle-même, j’ai beaucoup aimé la richesse des différents personnages, aussi bien les parents de Susie qui réagissent chacun différemment à la mort de leur fille, que Lindsey et Buckley qui continuent de grandir malgré le meurtre de leur sœur ou encore ses camarades d’école. Chacun a sa particularité et rien n’est superflu dans ce livre. On s’imprègne très vite de l’ambiance des seventies aux Etats-Unis. Personnellement, j’ai une préférence pour le personnage de Ruth, ancienne camarade de classe de Susie hantée par la mort de la jeune fille mais je le répète tous les personnages sont intéressants et affronte la vie bien différemment.

Une belle mais triste histoire dont j’ai hâte de voir l’adaptation cinématographique.

Editions J’ai lu, mars 2005

Pour les cinéphiles, voici la bande-annonce de l’adaptation du roman sur grand écran par Peter Jackson, réalisateur, entre autres, de la trilogie du Seigneur des Anneaux. Le film Lovely Bones sortira en France le 27 janvier 2010.

Au casting on retrouve Saoirse Ronan dans le rôle de Susie, Mark Wahlberg, Stanley Tucci, Rachel Weisz ou encore Susan Sarandon.

Poppy Z. Brite – La belle rouge

La belle rougeNous retrouvons avec beaucoup de plaisir les deux protagonistes d’Alcool, Rickey et G-man. Souvenez-vous, dans Alcool, ils voulaient ouvrir un restaurant dans lequel tous les plats auraient un ingrédient commun : de l’alcool. Si vous ne l’avez pas lu et si vous ne voulez pas que je gâche votre plaisir, je vous invite à le dévorer avant de poursuivre la lecture de ce billet.

Après le succès rencontré avec leur restaurant, on pourrait penser que tout sourit à Rickey et G-man à la Nouvelle Orléans. C’est sans compter sur une critique parue dans un magazine culinaire qui descend leur restaurant en flèche et les accusations lancées par le procureur Placide Treat sur Lenny Duveteaux. Comment Alcool va-t-il tenir le coup face à ces mauvaises nouvelles ? Car en effet Lenny possède toujours une part du restaurant ce qui ne met pas à l’aise nos deux camarades. Et pourquoi les accusations contre Lenny arrivent-elles en même temps que l’article de ce pseudo critique culinaire ?

Un peu à l’instar d’Alcool il ne se passe pas énormément de choses mais une intrigue s’installe petit à petit pour atteindre son apogée dans les dernières pages du livre. Entre autres péripéties, La belle rouge nous emmènera à Dallas – où vous comprendrez le pourquoi du titre – pour une mission de consulting agrémentée de passages très drôles sur la ville et sur le Texas ! J’ai par contre été déçue de voir moins de descriptions de bons petits plats qui m’avaient tant mis l’eau à la bouche dans le premier volet.

Au final le roman est fort sympathique même si il nous laisse un peu sur notre faim là où Alcool nous avait amplement rassasié.

Editions Au Diable Vauvert, septembre 2009