Archive for the ‘ Littérature américaine ’ Category

Joyce Carol Oates – Confessions d’un gang de filles

Joyce Carol Oates - Confessions d'un gang de fillesQuatrième de couverture : Un quartier populaire d’une petite ville ouvrière de l’État de New York dans les années 1950. Cinq lycéennes – Maddy, la narratrice, Goldie, Lana, Rita et Legs –, pour survivre et se venger des humiliations qu’elles ont subies, concluent un pacte, à la vie, à la mort : elles seront le gang Foxfire. La haine, surtout celle des hommes, va les entraîner dans une impitoyable équipée sauvage. Dans une langue crue, précise et concrète, Joyce Carol Oates dépeint la « fureur de vivre » des cinq inséparables et leurs accès de générosité envers d’autres déshérités. Comme toujours chez l’auteur de Blonde, le Mal est d’autant plus vraisemblable qu’il nous ressemble…

Foxfire, titre du roman en version originale, c’est le nom du gang formé par Legs Sadovsky. Son histoire est raconté par l’une de ses membres, Maddy, et c’est à travers ses mots que nous découvrons le malaise des jeunes filles qui y ont trouvé refuge.

Oui, il y a beaucoup de violence et de haine dans ce livre et il y a certains actes que je ne cautionne pas mais je n’en admire pas moins ces jeunes filles pour avoir eu le courage de ne pas se laisser faire. Avec ce roman, Joyce Carol Oates dresse aussi le portrait de l’Amérique des années 1950 et dénoncent ses inégalités sociales. Les passages qui traitent des maisons de redessement pour adolescents m’ont particulièrement interpellée.

Les romans de Joyce Carol Oates, pour moi, c’est toujours un peu quitte ou double. La majeure partie du temps, j’aime voire j’adore, mais il y en a quelques-uns que j’ai vraiment détesté ! Confessions d’un gang de filles fait partie des bons crus même s’il ne rentrera pas dans la liste de mes préférés. En tout cas, si vous aimez cette auteure, je vous le conseille !

Il existe deux films, tous deux intitulés Foxfire, tirés de ce roman ; le premier datant de 1996, avec Angelina Jolie dans le rôle de Legs Sadovsky, le second de 2012, réalisé par Laurent Cantet. Les avez-vous vu et si oui, les conseillez-vous ?

Le livre de poche, avril 2014

Du côté des challenges : Le mois américain chez Titine.

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Jenny Wingfield – Les ailes de l’ange

Jenny Wingfield - Les ailes de l'angeQuatrième de couverture : Dans l’Arkansas des années cinquante, Swan Moses, fillette espiègle et malicieuse, mène une vie insouciante. Mais quand le petit Blade Ballanger, fils du violent et sadique voisin, vient trouver refuge auprès d’elle, Swan fait le serment de le protéger de la cruauté de son père. Une promesse téméraire qui sonne le glas de son innocente jeunesse…

Il y a parfois dans ma PAL des livres que j’ai acheté depuis tellement longtemps que je ne me souviens plus pourquoi j’ai eu envie de les lire. Ce fut le cas pour Les ailes de l’ange, j’avais beau le voir dans ma pile à lire, relire la quatrième de couverture, rien à faire, il ne me faisait plus du tout envie. Le mois américain a finalement été l’occasion pour moi de m’y plonger, et grand bien m’en a pris.

Les ailes de l’ange est une histoire familiale comme je les aime. Le prédicateur Samuel Lake, père de la petite Swan, vient de perdre sa congrégation, c’est pourquoi il vient s’installer pour quelque temps dans la famille de sa femme, les Moses.

C’est un roman qui comporte son lot de tragédies et je ne vais pas vous cacher que j’ai été dégoutée par certains personnages, Ras Ballenger en tête – une belle ordure celui-là, du genre qui donne des envies de meurtre. Mais il y a aussi des gens qui nous laissent entrevoir un peu d’espoir et qui nous montre que ce n’est pas la force qui triomphe mais ce qu’on a dans le cœur. J’ai été particulièrement touchée par le caractère de Swan mais aussi par le comportement de son oncle Toy.

Je me demande pourquoi j’ai attendu aussi longtemps pour le lire, c’est un roman comme je les aime et que je vous conseille vivement !

10/18, juin 2013

Du côté des challenges : Le mois américain chez Titine.

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Jim Fergus – Souvenir de l’amour/Chrysis

Jim Fergus - Souvenir de l'amourQuatrième de couverture : Paris, 1925. Gabrielle  » Chrysis  » Jungbluth, âgée de 18 ans, entre à l’atelier de peinture des élèves femmes de l’École des beaux-arts pour travailler sous la direction de Jacques Ferdinand Humbert, qui fut le professeur de Georges Braque. Exigeant, colérique, cet octogénaire, qui règne depuis un quart de siècle sur la seule école de peinture ouverte aux femmes, va vite réaliser que Chrysis n’est pas une élève ordinaire. Précoce, ardente et véritablement talentueuse, cet esprit libre et rebelle bouscule son milieu social et un monde de l’art où les hommes ont tous les privilèges. Elle va bientôt se perdre dans des plaisirs désinvoltes et devenir l’une des figures de la vie nocturne et émancipée du Montparnasse des Années folles. C’est là qu’elle va rencontrer Bogey Lambert, cow-boy américain sorti de la Légion étrangère, et vivre un amour fou…

Ce roman qui se déroule à Paris pendant les années folles avait a priori de quoi me plaire, ce fut pourtant une grosse déception. Je m’attendais vraiment à un roman biographique passionnant et qui m’apprendrait des choses sur Gabrielle Jungbluth, artiste-peintre que je ne connaissais pas du tout. J’ai aimé le besoin d’émancipation de Gabrielle/Chrysis et son envie de vivre librement en exerçant son art, cependant, je n’ai pas été transportée par ses aventures. Sa rencontre avec Bogart Lambert, cow-boy arrivé en France comme soldat depuis son Colorado natal ne m’a fait ni chaud ni froid.

Disons-le clairement, je me suis fait chier… (et comme ce n’est pas mon style d’utiliser ce genre de vocabulaire sur le blog, croyez bien que ça reflète vraiment ce que j’ai ressenti).

Pocket, juin 2014

Du côté des challenges : Le mois américain chez Titine.

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Therese Anne Fowler – Z : Le roman de Zelda

Therese Anne Fowler - Z  Le roman de ZeldaCe livre est une biographie romancée de Zelda Fitzgerald, épouse du célèbre F. Scott Fitzgerald, auteur, entre autres, de Gatsby le Magnifique.

Pas de surprises sur les évènements car je connaissais déjà les principaux évènements de la vie du couple, toutefois j’ai pris beaucoup de plaisir à me replonger dans cette époque. On l’imagine aisément tomber amoureuse de ce beau militaire qui rêve de devenir écrivain. La jeune femme, avide de nouveauté quitte l’Alabama pour l’épouser et découvre un tout nouveau monde.

Malheureusement, le bonheur ne dure pas. Zelda se considère l’égal de Scott, sa compagne et non son faire-valoir, ce qui n’a pas l’air d’être du goût de Scott. Ce dernier s’avère être un personnage égoïste, peu sûr de lui qui, de surcroit, devient alcoolique. On est loin des rêves de jeune fille de Zelda et de l’image glamour qui entoure ce couple célèbre.

Zelda a été brimée non seulement en tant que femme mais aussi en tant qu’artiste puisque ses textes n’ont jamais été reconnu comme tel mais comme ceux de son mari ! Il est fort dommage qu’une telle femme ai été contrainte de rester dans l’ombre d’un mari qu’elle n’a pourtant jamais cessé d’aimer. Je ne pense pas qu’elle ait été parfaite non plus mais on ne souhaite à personne de finir comme elle…

En tout cas, si vous ne connaissez pas bien Zelda Fitzgerald, je ne peux que vous recommander ce livre.

Pocket, mai 2014

Du côté des challenges : Le mois américain chez Titine ; 1 pavé par mois chez Bianca (547 pages)

Laura Kasischke – La vie devant ses yeux

Laura Kasischke - La vie devant ses yeuxQuatrième de couverture : Diana, la quarantaine, mariée à un professeur de philosophie et maman d’une petite Emma de 10 ans, est cette mère de famille américaine typique qui habite une belle maison, accompagne les sorties scolaires de sa fille, cuisine admirablement et enseigne le dessin. Pourtant le passé – et l’événement traumatisant qui en est au cœur – ne cesse de la hanter, par bouffées, et ces flashes sont autant de ruptures dans la narration du présent de Diana.

Diana est une femme qui, vu de l’extérieur, semble être le stéréotype de la mère de famille américaine parfaite. Pourtant, elle est obsédée par un évènement survenu lorsqu’elle était au lycée. Cet évènement nous est en partie raconté dans le prologue mais l’auteure laisse délibérément planer le doute sur l’identité des deux jeunes filles mises en scène. En effet, nous savons que l’une d’entre elle est Diana mais nous ne savons pas qui dit quoi ou plutôt, nous espérons nous tromper. Quoi qu’il en soit, Diana semble parfois perdre les pédales entre réalité et fiction, entre souvenirs et visions…

J’ai trouvé cette lecture intrigante et un brin angoissante. Je n’ai pas beaucoup apprécié le personnage de Diana mais je me suis toutefois sentie mal à l’aise pour elle. Laura Kasischke réussit à créer une ambiance oppressante et un scénario qui tient en haleine, je vais définitivement continuer à lire ses romans.

J’ai poursuivi cette lecture en visionnant le film qui en a été tiré avec Uma Thurman dans le rôle de Diana mais il ne m’a pas autant convaincue que le roman.

Le Livre de poche, avril 2014

Du côté des challenges : Le mois américain chez Titine.

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Carson McCullers – Le cœur est un chasseur solitaire

Le coeur est un chasseur solitaireCe roman, qui peut avoir l’air décousu tant qu’on a pas bien assimilé tous les personnages, nous raconte les histoires de plusieurs personnes dans une petite ville du sud des États-Unis dans les années 30. Tout d’abord Mick Kelly, une gamine un peu garçon manquée qui aime la musique et rêve de quitter cette ville ; puis Biff, patron de café, très seul bien qu’il travaille dans cet endroit animé, surtout lorsque Blount débarque, cet homme aux manières plutôt rustres qui passe la moitié de son temps ivre mort. Il y a aussi le docteur Copeland, un noir très engagé, amateur de Karl Marx et rêvant d’un monde plus juste. Et puis, il y a John Singer, un sourd-muet, toujours aimable avec tout le monde, qui va recevoir les confidences de chacun, leur procurant un peu de réconfort tout en cachant son propre malaise.

J’ai bien aimé et en même temps j’en garde un goût amer car il ne laisse vraiment rien à espérer. Tout au long du livre je me suis demandée où l’auteur voulait en venir, mais en fait elle ne cherche à apporter aucune réponse, elle se contente de décrire les évènements tels qu’ils sont, sans porter de jugements d’ailleurs, ce que j’ai beaucoup apprécié car le lecteur est libre de se forger son propre avis sur chacun des personnages. Celui que j’ai préféré est John Singer, le muet ; comme les personnages du livre, c’est à lui que je me suis raccrochée au fil de ma lecture. Bref, je suis encore déboussolée par ce texte d’un tel pessimisme qu’il m’est difficile d’avoir un avis tranché sur ce livre.

On notera qu’il s’agit du premier roman de Carson McCullers, paru en 1940 alors qu’elle n’avait que 22 ans.

Livre de poche, avril 2001

Du côté des challenges : Un mot, des titres chez Calypso ; Le mois américain chez Titine.

Kevin Powers – Yellow Birds

Kevin Powers - Yellow BirdsQuatrième de couverture : Bartle, 21 ans, est soldat en Irak, à Al Tafar. Depuis l’entraînement, lui et Murphy, 18 ans, sont inséparables. Bartle a fait la promesse de le ramener vivant au pays. Une promesse vaine… Murphy mourra sous ses yeux et le hantera toute sa vie. Yellow birds nous plonge au cœur des batailles où se déroule le quotidien du régiment conduit par le sergent Sterling. On y découvre les dangers auxquels les soldats sont exposés jour après jour. Et le retour impossible à la vie civile.

Yellow Birds est un roman que j’ai beaucoup aimé pour deux raisons. La première est le style poétique de Kevin Powers. De prime abord, j’ai été assez surprise de cela compte tenu du sujet du livre mais après quelques pages je m’y suis habituée et je trouve que cela donne un côté poignant au récit.

La deuxième chose est le fait qu’il s’agit d’un excellent témoignage sur les conditions de vie des militaires sur le front, les descriptions du quotidien des soldats est vraiment prenante.

La structure du roman est intéressante également : trois périodes sont décrites mais pas dans l’ordre chronologique, ainsi nous découvrons petit à petit ce qui s’est passé tout en sachant dès le départ que le soldat Murphy est mort.

Le roman est en cours d’adaptation sur grand écran, on y retrouvera notamment Benedict Cumberbatch dans le rôle du Sergent Sterling. A surveiller.

En attendant, je vous encourage bien évidemment à lire le roman si ce n’est déjà fait !

Le Livre de poche, avril 2014

Du côté des challenges : A tous prix chez Asphodèle, Meilleur premier roman étranger du magazine LIRE ; Le challenge US chez Noctenbule.

Maria Semple – Bernadette a disparu

Maria Semple - Bernadette a disparuQuatrième de couverture : Où est passée Bernadette ? C’est ce que Bee, sa fille de quinze ans, aimerait bien savoir. Mais à chercher la vérité à tout prix, l’adolescente découvre bon nombre de secrets sur sa mère… De quoi recomposer, au fil des lettres et flash-backs, le portrait d’une architecte géniale, anti-housewife trop fantasque et névrosée pour la petite ville où elle a atterri. Une Bernadette, qui derrière la façade, s’acharne décidément à rester insaisissable…

La construction du récit m’a beaucoup plu et contribue au fait que nous allons de surprise en surprise. Plus que le « où », ce qu’on se demande dans un premier temps c’est « qui est Bernadette ? » La façon dont on la perçoit varie selon la personne qui en parle et même lorsque c’est elle qui prend la parole, on est pas tout à fait sûr d’avoir réussi à la cerner. Quel personnage !

Le « où » n’intervient finalement que dans le dernier tiers du roman. Au vu des éléments collectés jusque-là, j’avais plusieurs théories en tête mais celle imaginée par l’auteure était en fait bien meilleure !

L’écriture de Maria Semple m’a énormément plu, c’est intelligent, drôle, bref, une lecture jubilatoire, pourquoi vous priver ?

10/18, avril 2014

Du côté des challenges : Le challenge US chez Noctenbule ; Romancières américaines chez Miss G.

Jesmyn Ward – Bois sauvage

Jesmyn Ward - Bois sauvageQuatrième de couverture : Bois Sauvage, Mississippi, 2005. Esch a quatorze ans, un père désabusé et une fratrie bancale : Randall qui rêve d’échappée, Skeet et son pitbull, Junior, en mal de tendresse. Grandie trop vite sur une terre oubliée, enceinte, elle l’ignore mais dans dix jours, une tornade va frapper la Louisiane. C’est Katrina, la mère de tous les ouragans, qui telle Médée est venue semer la désolation…

Une fois n’est pas coutume, j’ai à vous parler aujourd’hui d’une grosse déception… J’ai détesté ce livre, vraiment. Je n’en attendais rien de particulier mais quand j’ouvre un livre, j’espère être un minimum séduite que ce soit par la qualité de l’écriture, par la force des personnages ou encore par un univers original. Avec Bois sauvage, je m’attendais à un récit poignant, à un témoignage – même fictif – qui me remuerait les tripes, mais même l’arrivée de l’ouragan Katrina n’a pas réussi à m’extraire du désintérêt que j’ai ressenti pour les personnages… Tout d’abord, j’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire, les personnages ne m’ont pas plu, ce qui leur arrive ne m’a pas intéressée, et j’ai trouvé le style désagréable à lire, pourtant, j’ai persisté dans l’espoir que quelque chose allait finir par me toucher, ce ne fût malheureusement pas le cas.

Un roman qui n’était visiblement pas pour moi. Pour information, ce livre a reçu le National Book Award en 2011, il y a donc des gens qui ont aimé !

10/18, septembre 2013

Du côté des challenges : Le challenge US chez Noctenbule ; Romancières américaines chez Miss G. ; A tous prix chez Asphodèle.

Jeffrey Eugenides – Le roman du mariage

Jeffrey Eugenides - Le roman du mariageQuatrième de couverture : Une fille et deux garçons. Sur le campus de Brown comme ailleurs, il y en a un de trop. Madeleine aime le brillant Leonard et rêve déjà de leur futur radieux d’intellectuels talentueux. Mais Leonard est fragile, imprévisible, Madeleine est constamment sur le qui-vive. Avec Mitchell, le prétendant idéal, la vie serait simple ; pourtant Madeleine est réticente. Faut-il se marier par amour ?

Le roman du mariage est une lecture qui m’a plu dans l’ensemble, malgré quelques bémols. L’auteur construit son intrigue en hommage à la littérature anglaise du XIXème dans une société moderne ce que j’ai trouvé tout à fait réussi. Toutefois, j’ai quelque peu regretté qu’il y ait de moins en moins de références littéraires au fil du récit.

Concernant les personnages principaux, j’ai été plus intéressée par Madeleine que par Mitchell, cependant, je n’en ai aimé aucun des deux. Difficile d’aimer un roman quand on apprécie peu les personnages principaux, pourtant ici cela n’a pas été totalement négatif. Les pérégrinations de Mitchell ont certes fini par me lasser mais les chapitres concernant Madeleine offrent une plus grande réflexion sur les choix que nous faisons et sur la manière dont ils sont vus par la société.

Quoi qu’il en soit, même si l’ennui commençait à me gagner dans les derniers chapitres, la fin est idéale et ne m’a pas fait regretter de m’être accrochée jusqu’au bout !

J’avais adoré Virgin Suicides, été déçue par Middlesex, le troisième roman de Jeffrey Eugenides se situe entre les deux.

Points, mars 2014

Du côté des challenges : Le nez dans les livres et Marry Me chez George ; A tous prix chez Asphodèle, Prix Fitzgerald 2013, Le challenge US chez Noctenbule.