Archive for the ‘ Littérature britannique ’ Category

Ann Granger – La curiosité est un péché mortel

Ann Granger - La curiosité est un péché mortelQuatrième de couverture : Lizzie Martin a été envoyée à New Forest pour soutenir une jeune femme dont le bébé a connu une mort tragique. Mais les choses prennent une tournure encore plus sombre lorsqu’un chasseur de rats est retrouvé assassiné dans le jardin, la jeune femme éplorée et couverte de sang à ses côtés. Ne sachant pas vers qui se tourner, Lizzie appelle son ami l’inspecteur Ross Ben de Scotland Yard pour résoudre ce crime horrible.

C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai retrouvé Lizzie Martin et Ben Ross dans le deuxième tome de la série d’Ann Granger. L’intrigue est une fois de plus fort bien menée et j’y ai retrouvé l’ambiance de l’Angleterre victorienne qui m’avait tant plu dans Un intérêt particulier pour les morts. Il est également plaisant de voir comment a évolué la relation entre les deux personnages principaux depuis le tome précédent d’autant que la narration à deux voix nous permet de connaître les pensées des deux protagonistes. Je n’en dirai pas plus sur l’intrigue pour éviter de spoiler ceux qui souhaiteraient le lire, si ce n’est que l’histoire de cette femme ayant perdu son bébé m’a beaucoup touchée.

Un très agréable moment de lecture avec cette série que je poursuivrai sans faute !

10/18, mai 2014

Du côté des challenges : Le mois anglais chez Titine, Lou et Cryssilda !

Le mois anglais 2015

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Vita Sackville-West – Le diable à Westease

Vita Sackville-West - Le diable à WesteaseQuatrième de couverture : Adorable village de la campagne anglaise, Westease est bien tranquille… trop, peut-être ? Lorsque Roger Liddiard, jeune et brillant romancier, s’y arrête au volant de sa Jaguar, il tombe sous le charme et décide de s’y installer. Ses journées sont rythmées par l’écriture et ses rencontres avec son étrange voisinage : le Professeur, un vieux gentleman solitaire, le peintre Wyldbore Ryan, aussi cynique que capricieux, le révérend Gatacre et sa fille Mary. Mais voici que Gatacre est retrouvé mort et sa fille semble être l’assassin… Liddiard brûle de résoudre l’enquête… sans savoir à quel point sa propre responsabilité – et ses sentiments pour la belle Mary – pourraient être engagés.

Avec Le diable à Westease, Vita Sackville-West s’essaye au roman policier avec une réussite toute relative. L’intrigue n’est pas mauvaise et le récit agréable à lire mais l’ensemble reste assez moyen, n’est pas Agatha Christie qui veut ! J’ai toutefois bien aimé l’ambiance de l’après-guerre dans la campagne anglaise et le côté un peu désuet des lieux et des personnages.

En bref, une lecture pas déplaisante mais qui ne reflète pas le talent de son auteure.

Le Livre de poche, février 2015

Du côté des challenges : Le mois anglais chez Titine, Lou et Cryssilda !

Le mois anglais 2015

William Boyd – A livre ouvert : Les carnets intimes de Logan Mountstuart

William Boyd - A livre ouvertlogo_coeurQuatrième de couverture : La vie de l’écrivain Logan Mounstuart est un perpétuel recommencement. Tour à tour journaliste, indic et critique d’art, il rencontre Hemingway, travaille sous les ordres de Ian Fleming et se lie d’amitié avec Picasso. De l’Angleterre au Nigeria, en passant par New York et Paris, il revêt tous les costumes et devient le témoin privilégié des plus grands évènements du XXe siècle.

Le voici, le voilà, mon dernier coup de cœur ! Ce n’est pas un livre récent puisque la première parution date de 2002, j’ai donc bien fait d’aller fouiller dans la bibliographie de William Boyd dont j’avais adoré La vie aux aguets mais qui m’avait déçue l’an dernier avec L’attente de l’aube. Ne voulant pas rester sur cette mauvaise impression, j’ai tenté ma chance avec A livre ouvert qui s’est avéré un excellent choix (malgré son horrible illustration de couverture).

Logan Mountstuart débute l’écriture de ses carnets en 1923 alors qu’il est encore lycéen. Si ses préoccupations d’adolescent ne sont pas les moments les plus intéressants de sa vie, ils nous permettent au moins de nous faire une idée de son caractère et de suivre son évolution.

Mountstuart n’est pas vraiment un personnage plaisant, en tout cas, certaines de ses décisions n’inspire pas la sympathie ni la confiance, mais une chose est sûre c’est qu’il a eu une vie bien remplie. Malgré mon manque d’affection pour le personnage, je n’en ai pas moins été touchée par certaines des épreuves que le destin a mis sur sa route. De toute façon, si LMS avait été parfait, le roman n’aurait pas été aussi crédible !

Sans rentrer dans le détail, j’ai aimé le parcours du personnage, les différents postes qu’il a occupé, ses voyages, ses rencontres… Je suis admirative de la façon dont William Boyd a réussi à écrire les journaux intimes d’un personnage fictif en les rendant plus vrais que nature sans qu’on s’ennuie une seule seconde.

A lire absolument !

Points, janvier 2004

Du côté des challenges : A tous prix chez Asphodèle, Grand Prix des lectrices Elle 2003 ; 1 pavé par mois chez Bianca (568 pages).

Hilary Mantel – Dans l’ombre des Tudors

Hilary Mantel - Dans l'ombre des TudorsDans l’ombre des Tudors est le premier tome d’une trilogie consacrée à Thomas Cromwell. Ce premier tome couvre principalement la période allant de 1527 à 1535. Cromwell est alors secrétaire du cardinal Wolsey, conseiller du Roi Henri VIII. Ce dernier cherche à faire annuler son mariage avec Catherine d’Aragon qui a échoué à lui donner un héritier pour pouvoir épouser Anne Boleyn.

Je ne connais l’histoire de l’Angleterre que dans les grandes lignes, j’ai donc apprécié de pouvoir approfondir mes connaissances de cette période riche en rebondissements grâce au roman d’Hilary Mantel.

Issu d’un milieu modeste, Thomas Cromwell réussit à se hisser dans la hiérarchie grâce à son habileté à comprendre les rouages de la politique et à en jouer. En suivant les pas de Cromwell, le lecteur est aux premières loges pour suivre les évènements qui ont marqué le règne d’Henri VIII.

Je vais être honnête, c’est un livre assez long, il m’a fallu du temps pour en arriver à bout et je ne vous cache pas que j’y ai trouvé quelques longueurs. Toutefois, j’ai aimé suivre l’évolution du personnage principal ainsi que celle des Tudors et je ne manquerai pas de lire la suite.

Pocket, mai 2014

Du côté des challenges : A tous prix chez Asphodèle, Booker Prize 2009 ; Le mois anglais chez Cryssilda, Lou et Titine.

Kate Summerscale – La déchéance de Mrs Robinson

Kate Summerscale - La déchéance de Mrs RobinsonQuatrième de couverture : 1844, Isabella Walker épouse l’ingénieur Henry Robinson. 1850, elle s’éprend d’Edward Lane, jeune et brillant médecin, et relate cette passion fantasmée dans son journal intime. 1855, Henry dérobe ces écrits et l’accule au divorce, faisant de cette femme sous verre l’héroïne bafouée d’un procès scandaleux qui excite les préjugés d’une société victorienne régie par les hommes. Un tableau saisissant de l’intenable condition féminine dans l’Angleterre corsetée du XIXe siècle. Passionnant.

La déchéance de Mrs Robinson – Journal intime d’une dame de l’époque victorienne est à la fois le récit d’un procès pour divorce mais aussi un témoignage passionnant sur la vie quotidienne et les mœurs de l’époque victorienne.

Les inégalités entre hommes et femmes y sont bien démontrées. On constate notamment qu’il est plus difficile pour une femme d’obtenir le divorce que pour un homme, une justice qui fonctionne avec deux poids deux mesures… Le journal intime d’Isabella Robinson contient probablement une part de fantasme mais démêler la réalité de la fiction s’avère quasiment impossible, il est d’ailleurs étonnant que ces écrits soient acceptés comme preuve. On sent également l’importance d’être bien vu dans la société et l’hypocrisie flagrante des protagonistes qui sont prêts à tout pour se protéger. Mrs Robinson n’est ici qu’une victime parmi tant d’autres.

Voici une lecture que j’ai trouvé très intéressante et que je ne regrette absolument pas !

10/18, mars 2014

Du côté des challenges : Le mois anglais chez Cryssilda, Lou et Titine.

saison-3

E. M. Forster – Avec vue sur l’Arno

E. M. Forster - Avec vue sur l'ArnoLucy Honeychurch, en voyage en Italie avec sa cousine et chaperon Charlotte Bartlett rencontre un jeune homme du nom de George Emerson. Mrs Bartlett ne voit pas d’un bon œil le rapprochement entre les deux jeunes gens et lorsqu’elle est témoin de leur baiser, elle décide qu’il est temps de partir.

De retour en Angleterre, Lucy accepte la demande en mariage de Cecil Vyse, résolue à ne plus penser à George Emerson jusqu’à ce que celui-ci croise une fois de plus son chemin…

Voici un roman qui avait a priori tout pour me plaire, c’est le genre d’histoire et d’écriture que j’aime. Pourtant, je dois avouer que je me suis un peu ennuyée. Je m’attendais à une lecture passionnée mais j’ai eu beaucoup de mal à rentrer dedans et j’ai trouvé ça très lent.

Globalement l’histoire m’a plu mais je crois qu’on peut parler de rendez-vous manqué… Dommage car je me faisais une idée très romantique de cette chambre avec vue sur l’Arno

Je n’ai pas encore eu l’occasion de voir le film qui en a été tiré, Chambre avec vue, réalisé par James Ivory et sorti en 1986, mais j’en ai entendu tellement de bien que j’ai très envie de le voir malgré mon avis mitigé sur le roman.

Pavillons poche, avril 2014

Du côté des challenges : Le mois anglais chez Cryssilda, Lou et Titine.

saison-3

Robert Louis Stevenson – Le club du suicide

Robert Louis Stevenson - Le club du suicideQuatrième de couverture : Toujours en quête d’aventures extravagantes, le prince Florizel et son compagnon, le colonel Geraldine, rencontrent un soir un étrange jeune homme qui les convie à une soirée du Club du suicide. Les deux amis découvrent avec horreur et fascination un diabolique jeu de cartes où le seul gain est la mort…

Le club du suicide est une trilogie de nouvelles qui mettent en scène le prince Florizel et son garde du corps le colonel Geraldine.

La première nouvelle m’a beaucoup plu et à vrai dire, j’aurais tout à fait pu m’en contenter car les deux suivantes ne sont pas aussi intrigantes à mon avis.

C’est dans le premier récit, Histoire du jeune homme aux tartes à la crème, que nous découvrons l’existence du club du suicide et de son fonctionnement. J’ai trouvé cette nouvelle inquiétante et j’en ai particulièrement apprécié l’ambiance. Les deux récits suivants n’ont pas réussi à me tenir en haleine, c’est dommage.

C’est donc avec un sentiment mitigé que j’ai refermé le livre mais la première histoire vaut vraiment le coup.

Folio, 2003

Du côté des challenges : Un mot, des titres chez Calypso.

Un-mot-des-titres

Sarah Waters – L’indésirable

Sarah Waters - L'indésirableQuatrième de couverture : Depuis la Seconde Guerre mondiale, la demeure d’Hundreds Hall n’est plus que l’ombre d’elle-même : loin de sa splendeur passée, d’étranges événements se succèdent et distillent entre les murs un vent de terreur. Faraday, médecin de campagne, assiste la famille Ayres qui s’efforce de cacher la débâcle. À moins que le cœur du manoir ne soit rongé par un lugubre secret…

L’ambiance à Hundreds Hall avait tout pour me plaire. Son atmosphère mystérieuse est de celles qui m’enchantent et j’ai vraiment adoré explorer cette propriété le temps de ma lecture.

Le fait que le narrateur soit le Dr Faraday, quelqu’un d’extérieur à Hundreds rend le récit plus angoissant car il n’est pas témoin de tout ce qui s’y passe. Il est cependant très attiré par cette demeure dont il garde un souvenir d’enfance indélébile bien qu’il n’y soit allé qu’une fois, ce qui l’amène à mettre en doute la santé mentale de Roderick Ayres. Mais n’est-ce pas justement le cas ? Se pourrait-il que Rod ait raison et que la maison exerce une influence sur lui ?

Je ne répondrai pas à ces questions mais je peux vous dire que j’ai aimé ce roman de bout en bout !

L’indésirable est un roman que je voulais lire dès sa sortie, je me demande bien pourquoi j’ai attendu aussi longtemps pour le faire ! Sarah Waters a réussi une fois de plus à me séduire.

10/18, octobre 2011

Helen Simonson – La dernière conquête du major Pettigrew

Helen Simonson - La dernière conquête du major PettigrewQuatrième de couverture : À Edgecombe St. Mary, en plein cœur de la campagne anglaise, amour courtois et tasse de thé sont de rigueur ! Mais quand un flegmatique major s’amourache d’une modeste pakistanaise, les langues se délient et les collets montés frémissent… Confrontés aux préjugés des villageois, ou le racisme ordinaire sévit tout autant dans les soirées privées que sur les bancs de messe, les obstacles pour leur amour seront nombreux… Un roman à déguster avec scones et marmelade.

La dernière conquête du major Pettigrew est un roman touchant et drôle – notamment grâce à l’humour pince-sans-rire du major – qui m’a séduite dès les premières lignes.

Cela faisait pourtant plusieurs mois que ce livre était rangé sur mes étagères sans que j’ai envie de l’en sortir me disant que finalement les amoures d’un homme âgé ne m’intéressaient pas tant que ça ; c’était une grossière erreur ! D’autant qu’au-delà du fait que le major soit attirée par Mme Ali, le roman traite également des préjugés et du racisme avec brio et rend l’histoire vraiment intéressante.

Je vous conseille donc fortement ce roman de l’anglaise Helen Simonson !

logo_coeurEn ce jour de Saint-Valentin, je vous laisse avec un extrait qui parle d’amour et qui m’a beaucoup plu de la part du major :

À l’inverse de toi qui doit procéder à une analyse coût-bénéfice de toutes les relations humaines, dit-il, je n’ai aucune idée de ce que j’espère obtenir. Je sais seulement que je dois essayer de la voir. L’amour, c’est cela, Roger. C’est quand une femme chasse toute pensée lucide de ton esprit, quand tu es incapable d’échafauder des stratagèmes de séduction et quand les manipulations habituelles t’échappent, quand tous tes plans soigneusement élaborés n’ont plus aucun sens et tout ce que tu peux faire, c’est rester muet en sa présence. Tu espères qu’elle ait pitié de toi et tu lâches quelques mots gentils dans le vide de ton esprit.

10/18, mai 2013

John King – Skinheads

John King - SkinheadsPrésentation de l’éditeur : Crâne rasé et Doc Martens aux pieds, Terry English a fait les 400 coups dans le temps. OK, il n’était pas un ange mais avait des principes, comme tout vrai skin. Aujourd’hui, il gère une compagnie de taxis dont les chauffeurs sont tous d’anciens potes de biture et de baston. Élevé dans les valeurs skin, Lol, son fils, se cherche encore. Aujourd’hui skater punk, il pourrait bien rejoindre les hippies…

Si je me suis intéressée à ce livre, c’est parce que j’avais lu il y a quelques années son roman Human Punk, et que depuis j’avais envie de relire John King.

Ce roman nous permet de connaître les origines et les codes de ce que l’on appelle le mouvement skinhead, apparu à la fin des années 60. Il y a notamment beaucoup de références musicales qui, bien que ça ne soit pas du tout mon style de musique, se sont révélées instructives (reggae, ska…). N’étant pas tellement familière de la Grande-Bretagne, il y a par contre un certain nombre de références politiques ou culturelles qui m’ont échappé, c’est un peu dommage. Les passages qui parlent de football m’ont particulièrement ennuyée – et pourtant il y en a très peu – et m’ont confortée dans l’idée de ne pas lire le roman Football Factory du même auteur !

Mais revenons à nos moutons. On se rend compte qu’à l’origine, les skinheads « première génération » ne partageaient pas forcément les mêmes idées que les skinheads de maintenant même si cette appellation regroupait déjà un certain nombre de personnes des classes populaires prônant des valeurs nationalistes et souvent en désaccord avec l’establishment. Cela, John King le montre bien à travers ses trois générations de personnages que représentent Terry, son neveu Ray et enfin son fils adolescent Laurel (Lol pour les intimes). J’ai aimé constater cela à travers leurs histoires personnelles même si individuellement elles ne m’ont pas plus emballée que ça.

Un bon livre qui dresse un portrait réaliste et extrêmement bien documenté sur les diverses générations skinheads mais qui se conclue un peu trop rapidement.

Points, août 2013