Archive for the ‘ SF – Fantasy – Fantastique ’ Category

Terry Pratchett / Stephen Baxter – La Longue Terre

Résumé : Une boîte renfermant une pomme de terre, quelques composants électroniques, du fil de cuivre et un commutateur. C’est tout ce qu’il faut pour fabriquer un  » passeur « , cette étrange machine permettant de… glisser d’un monde à l’autre. Car il existe d’innombrables Terres. Toutes vierges de présence humaine.  Une expédition se prépare. Josué, membre de l’institut transTerre, et Lobsang, un distributeur de boissons doué d’intelligence, réincarnation d’un réparateur tibétain de motocyclettes, embarquent à bord d’un dirigeable jusqu’aux confins de la Longue Terre. Ainsi débute ce voyage vers tous les possibles… 

La Longue Terre

Quand j’ai entendu parler de cette collaboration entre Terry Pratchett et Stephen Baxter, deux auteurs incontournables de la fantasy et de la science-fiction, j’étais plutôt intriguée et excitée, sans trop savoir toutefois à quoi m’attendre tant leur style et leur domaine de prédilections sont différents.

Le résultat, en ce qui concerne ce premier tome en tout cas, est plutôt satisfaisant. Le roman ne manque pas de touches d’humour même si on est loin des annales du Disque-Monde et le côté scientifique est moins complexe que dans un roman de Baxter, La Longue Terre est à mon avis la balance parfaite entre ces deux auteurs.

Le récit est bien rythmé, on se balade avec plaisir entre les différentes dimensions, en se demandant constamment ce qu’on va bien pouvoir rencontrer. Par ailleurs, les questions sociologiques, économiques et politiques, même si cet aspect du roman n’est pas le plus développé, m’ont beaucoup intéressée. Bref, j’ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture.

Un premier tome qui donne envie de lire la suite, non seulement pour sa qualité mais aussi parce que l’histoire se termine sur un cliffhanger insoutenable !

Pocket, février 2016

Du côté des challenges : Le mois anglais chez Cryssilda et Lou.

Le mois anglais 2016

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Neil Gaiman – L’océan au bout du chemin

Résumé : «Les adultes suivent les chemins. Les enfants explorent.» De retour dans le village de sa jeunesse, un homme se remémore les évènements survenus l’année de ses sept ans. Un suicide dans une voiture volée. L’obscurité qui monte. Et Lettie, la jeune voisine, qui soutient que la mare au bout du chemin est un océan…

L'océan au bout du chemin

Neil Gaiman est un conteur exceptionnel, ça, je le savais déjà. Dans L’océan au bout du chemin ses descriptions sont si vivantes qu’on s’y croirait. On n’a aucun mal à se mettre dans la peau du petit garçon de sept ans et à suivre le récit à travers ses yeux. Plus l’histoire avance, plus on sent l’angoisse de l’enfant qui perd tous ses repères et ne sait plus à qui ou à quoi se fier. Il faut dire que la frontière entre la réalité et la fiction est souvent bien mince dans l’univers de Neil Gaiman et on se demande quelle part du récit est inspirée de faits réels et quelle part relève de l’imaginaire de l’enfant.

Les souvenirs d’enfance sont parfois enfouis et masqués sous ce qui advient par la suite, comme des jouets d’enfance oubliés au fond d’un placard encombré d’adulte, mais on ne les perd jamais pour de bon.

L’océan au bout du chemin est un très chouette conte fantastique que je recommande vivement.

J’ai lu, mars 2016

Du côté des challenges : Le mois anglais chez Cryssilda et Lou.

Le mois anglais 2016

Vonda McIntyre – La Lune et le Roi-Soleil

Vonda McIntyre - La Lune et le Roi-SoleilQuatrième de couverture : En 1693, le père jésuite Yves de La Croix, explorateur au service du roi Louis XIV, ramène à Versailles un couple de mammifères marins capturés dans les mers du Nouveau Monde. L’un d’eux succombe, tandis que l’autre, la femelle, survit et provoque l’ébahissement général. Marie-Josèphe, la jeune sœur du religieux, qui se voue à l’étude des sciences naturelles loin des intrigues de la cour, devient l’intermédiaire entre les humains et la créature aussi laide que son chant est beau. Protégé par le roi vieillissant qui espère découvrir le secret de l’immortalité, Yves cherche à percer les mystères de la voix divine de l’étrange sirène. Mais revendiquer l’intelligence de cette créature est un grave défi aux conventions aristocratiques et à l’obscurantisme chrétien. Conte tragique où vérité historique et imaginaire se mêlent et se côtoient, La Lune et le Roi-Soleil est aussi un plaidoyer pour la tolérance et la liberté.

Outre sa quatrième de couverture intrigante, deux choses m’ont donné envie de lire ce livre : premièrement, ce roman a reçu le prestigieux prix Nebula en 1997 et deuxièmement, il fait l’objet d’une adaptation cinématographique dont la sortie est prévue cette année (source : imdb).

J’ai été interpellée par le mélange science-fiction/réalité historique, imaginer un monstre marin dans la fontaine d’Apollon en plein milieu des jardins de Versailles, il fallait y penser !

La vie à la cour du Roi-Soleil est plutôt bien rendue, toutefois j’ai trouvé que le côté fantastique n’était pas vraiment le plus intéressant même si la relation entre Marie-Josèphe et le monstre marin est bien développée. Ce sont les thèmes sous-jacents qui m’ont le plus interpellée : la place des femmes dans la société de l’époque à travers le personnage de Marie-Josèphe, l’esclavage, l’intolérance…

La Lune et le Roi-Soleil s’est avérée une lecture intéressante et divertissante même si elle n’a pas tout à fait correspondu à mes attentes.

Le Livre de poche, mars 2016

Ernest Cline – Player One

Quatrième de couverture : 2044. La Terre est à l’agonie. Comme la majeure partie de l’humanité, Wade, 17 ans, passe son temps dans l’OASIS – un univers virtuel où chacun peut vivre et être ce qui lui chante. Mais lorsque le fondateur de l’OASIS meurt sans héritier, une formidable chasse au trésor est lancée : celui qui découvrira les trois clefs cachées dans l’OASIS par son créateur remportera 250 milliards de dollars ! Multinationales et geeks s’affrontent alors dans une quête épique, dont l’avenir du monde est l’enjeu. Que le meilleur gagne…  

Player One

C’est avec beaucoup de plaisir que je me suis lancée dans cette quête avec Wade. L’intrigue est prenante, les rebondissements sont nombreux et arrivent à bon escient et surtout, je me suis régalée avec les nombreuses références à la culture geek – celle des années 80 en particulier.

Ce roman plaira incontestablement aux plus geeks d’entre vous, en particulier ceux qui ont grandi dans les années 80. Toutefois, si ce n’est pas votre cas, vous devriez quand même apprécier le scénario bien ficelé d’Ernest Cline, et qui sait, ça vous donnera peut-être envie de découvrir les classiques de l’époque !

De mon côté, j’ai relevé 2 ou 3 titres de films qui manquent à ma culture et que je compte bien visionner prochainement !

Une adaptation ciné de Ready Player One est en préparation (source imdb) ; il y a matière à faire quelque chose de très sympa, espérons que le film sera réussi !

Pocket, mars 2015

Graham Joyce – Les limites de l’enchantement

Maman Cullen n’est pas la vraie mère de Fern mais c’est elle qui l’a élevée et lui a transmis son savoir de sage-femme et de guérisseuse. Entre l’arrivée de hippies dans la ferme voisine et l’hospitalisation de Maman Cullen, Fern va devoir apprendre à faire face au monde extérieur. En plein cœur des années 60, la jeune femme se retrouve donc coincée entre les traditions ancestrales et les changements d’un monde qui se modernise.

enchantement

J’ai retrouvé dans ce roman ce qui m’avait plu dans Lignes de vie, à savoir une histoire ancrée dans la réalité relevée d’un soupçon de fantastique. Les limites de l’enchantement est un beau roman sur une jeune fille un peu perdue dans un monde en transition. Je n’ai pas autant aimé que ma précédente lecture de Graham Joyce mais il est certain que je vais continuer ma découverte de cet auteur.

Folio SF, octobre 2015

James S.A. Corey – L’éveil du Léviathan (The Expanse 1)

logo_coeurDifficile de vous donner envie de lire ce roman sans révéler le début de l’intrigue mais je vais tout de même essayer.

Le Canterbury, vaisseau de transport de glace, intercepte un appel au secours du Scopuli et se rend à sa rescousse. A leur arrivée, Jim Holden et son équipage se rendent compte qu’il s’agit d’un leurre ; leur vaisseau est attaqué. Dans le même temps, l’inspecteur Miller a pour mission de retrouver une jeune femme du nom de Julie Mao. Une enquête qui va justement le mener jusqu’au Scopuli

Leviathan Wakes

L’éveil du Léviathan est le premier tome d’une série de science-fiction intitulée The Expanse. 

La narration alternant les points de vue de Holden et de Miller donne du rythme au récit, et si, dans un premier temps, j’ai eu du mal avec les chapitres de l’inspecteur, j’ai finalement appris à l’apprécier au fil du temps. Ceci étant dit, on ne peut pas dire que je me sois attachée à aucun des personnages principaux, et une fois n’est pas coutume, cela ne m’a absolument pas dérangée ! Ils ne sont ni entièrement bons ni entièrement mauvais, leurs choix sont discutables, mais leurs rôles sont parfaits, et parfois on a besoin de héros qui n’en sont pas.

L’intrigue quant à elle offre suffisamment de rebondissements pour maintenir le lecteur en éveil sans que cela devienne rocambolesque. James S.A. Corey livre un scénario qui tient la route de bout en bout et dont le rythme ne s’essouffle jamais, on est à mon avis proche de la perfection.

Coup de cœur donc pour un des meilleurs space-opera de ces dernières années !

Babel, juin 2015

Cerise sur le gâteau, l’adaptation télévisée de The Expanse va être diffusée prochainement – les 2 premiers épisodes les 14 et 15 décembre – sur la chaîne américaine Syfy. Si elle est à la hauteur du bouquin, ça promet !

N’hésitez pas à jeter un œil à la bande-annonce (en VO, je n’ai pas trouvé de sous-titres) ci-dessous :

Du côté des challenges : Un pavé par mois chez Bianca (694 pages).

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Jack Womack – Journal de nuit

Ce Journal de nuit, c’est celui de Lola Hart, une jeune new-yorkaise de douze ans. Il raconte sa descente aux enfers, mais cela, elle n’en a aucune idée quand elle commence à l’écrire.

Il n’y a aucune précision quant au moment où se déroule l’histoire mais elle pourrait aussi bien se situer il y a trente ans qu’à notre époque ce qui s’avère assez effrayant.

Journal de nuit

Le titre en version originale – Random acts of sensless violence – est beaucoup plus révélateur du contenu car nous sommes en effet témoins de nombreux actes de violence et de méchanceté gratuite, aussi bien dans le quotidien de Lola qu’à un niveau plus général. Je regrette un peu, toutefois, que le climat national et international ne soit pas mieux décrit, il est seulement fait allusion à des émeutes et à des attentats mais on n’a pas de vision d’ensemble ni d’explications.

Par ailleurs, les thèmes abordés dans le livre sont intéressants – racisme, homosexualité, religion, intolérance – mais aucun d’entre eux n’est vraiment approfondi, c’est regrettable.

Au final, j’ai été touchée par l’histoire de Lola mais j’aurais aimé aller plus au fond du problème. Même si la fin m’a marquée, j’ai refermé le livre avec un sentiment mitigé.

Folio SF, août 2015

 

Robert Charles Wilson – Julian

Robert Charles Wilson - JulianQuatrième de couverture : Il s’appelle Julian Comstock ; il est le neveu du président des États-Unis. Son père, le général Bryce Comstock, a été pendu pour trahison (on murmure qu’il était innocent de ce crime). Julian est né dans une Amérique à jamais privée de pétrole, une Amérique étendue à soixante États, tenue de main de maître par l’Église du Dominion. Un pays en ruine, exsangue, en guerre au Labrador contre les forces mitteleuropéennes. Un combat acharné pour exploiter les ultimes ressources naturelles nord-américaines. On le connaît désormais sous le nom de Julian l’Agnostique ou (comme son oncle) de Julian le Conquérant. Ceci est l’histoire de ce qu’il a cru bon et juste, l’histoire de ses victoires et défaites, militaires et politiques.

Cette chronique de la vie de Julian Comstock nous est contée par son compagnon d’enfance, Adam Hazzard dont le rêve est de devenir écrivain. Lorsque le récit commence il sont à l’aube de l’adolescence et de ce fait on sent une certaine naïveté de la part d’Adam, non seulement envers ce qui leur arrive mais aussi envers Julian ce qui est intéressant car cela laisse au lecteur la possibilité de réfléchir à cette société. L’Amérique post-apocalyptique décrite par Wilson m’a fait penser par de nombreux côtés à celles de l’Amérique du XIXe siècle, un choix que j’ai trouvé intéressant de la part de l’auteur.

La trame du roman est quant à elle prenante, il y a assez d’action et d’intrigue pour qu’on ne s’ennuie pas et qu’on ait envie de savoir ce qui va arriver à Julian et à son entourage porche. Pour ma part, je l’ai trouvé passionnant.

Julian est à mon avis un des meilleurs romans de Robert Charles Wilson.

Folio, août 2014

Du côté des challenges : 1 pavé par mois chez Bianca (763 pages)

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Jack McDevitt – Seeker

Jack McDevitt - SeekerQuatrième de couverture : L’antiquaire archéologue Alex Bénédict et son assistante Chase Kolpath se retrouvent en possession d’une coupe vieille de neuf mille ans. Celle-ci proviendrait d’un vaisseau spatial baptisé Seeker qui aurait appartenu aux Margoliens, un groupe de Terriens ayant fui la Terre pour fonder une des premières colonies hors du système solaire. Personne n’en a plus jamais entendu parler depuis, à part comme d’un mythe. Alex n’a donc de cesse de retrouver la trace du Seeker afin, qui sait ?, d’entrer en contact avec cette colonie perdue.

Seeker est un bon roman de SF aux allures de thriller qui fait la part belle à l’action plutôt qu’à la réflexion. On ne s’ennuie pas une seconde grâce aux divers rebondissements plutôt inattendus. Il ne faut pas s’attendre à un univers trop fouillé mais au moins l’intrigue tient la route. Pour ma part, j’ai passé un bon moment.

Folio, octobre 2013

Du côté des challenges : 1 pavé par mois chez Bianca (545 pages), A tous prix chez Asphodèle, Prix Nebula 2006

Stephen Baxter – Flux

Stephen Baxter - FluxQuatrième de couverture : Imaginez une humanité microscopique, conçue pour vivre dans l’environnement le plus hostile qui soit – le manteau superfluide d’une étoile à neutrons… Imaginez le souvenir des créateurs de cette micro-humanité perpétué de génération en génération depuis des siècles… Imaginez enfin la plus incroyable réunion de famille de l’histoire, sur fond de guerre stellaire séculaire contre les Xeelees, une réunion qui pourrait bien décider du futur d’un univers tout entier…

J’ai trouvé les premières pages de ce roman assez complexes, d’une part parce qu’une bonne partie des propos scientifique évoqués me dépassent complètement, d’autre part parce qu’il y a un certain nombre de mots inventés par l’auteur qui ne facilitent pas la compréhension. Une fois passés les premiers chapitres, cela n’a plus trop été le cas cependant.

Malheureusement, cela n’a pas suffit pour que je réussisse à me passionner pour l’histoire et les personnages. Bien que j’ai lu ce roman sans déplaisir, j’ai tout de même ressenti une pointe de déception car Stephen Baxter est un écrivain que j’apprécie beaucoup d’habitude.

Flux est à mon avis beaucoup moins bon que ses prédécesseurs du cycle des Xeelees, Gravité et Singularité, mais ça ne m’empêchera pas de lire le suivant ; ils sont, de toute façon, très différents les uns des autres.

Pocket, mai 2014

Du côté des challenges : 1 pavé par mois chez Bianca (500 pages)

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