Archive for the ‘ Littérature scandinave ’ Category

Riikka Pulkkinen – L’armoire des robes oubliées

Riikka Pulkkinen - L'armoire des robes oubliéesQuatrième de couverture : Elsa, la grand-mère d’Anna, est atteinte d’un cancer foudroyant. Entourée de ses proches, elle compte bien profiter de chaque instant, de chaque plaisir, jusqu’au bout : les rayons du soleil, les bains de mer, ou le corps de Martti, son mari depuis plus de cinquante ans, contre le sien. Mais Anna découvre que derrière ce mariage heureux se cache un drame qui a marqué à jamais tous les membres de sa famille. C’est une vieille robe oubliée dans une armoire, trouvée par hasard, qui va réveiller le passé…

Le besoin d’Elsa de se confier avant de partir et la curiosité d’Anna une fois qu’elle a découvert la robe appartenant à Eeva sont compréhensibles et j’ai tout de suite été séduite par l’atmosphère du roman malgré la distance mise entre les personnages. Riikka Pulkkinen, à travers l’histoire d’Eeva, nous entraîne en plein cœur des années 60, ce sont ces chapitres qui m’ont le plus plu et qui sont à mon avis les mieux développés. Je regrette toutefois que les sentiments des protagonistes ne soient pas plus approfondis dans les passages qui se passent de nos jours. J’aurais aimé, par exemple, en savoir plus sur les sentiments d’Ella, la fille d’Elsa et Martti, mais il ne s’agit là que d’une petite remarque qui na gâche en rien la qualité du roman.

Une histoire qui cache un secret de famille comme je les aime ; j’ai été plutôt séduite par cette lecture !

Je remercie Asphodèle grâce à qui j’ai pu lire ce roman qu’elle a fait gagner dans le cadre du challenge A tous prix. Son avis sur ce roman.

Le Livre de poche, juin 2013

Arto Paasilinna – Le potager des malfaiteurs ayant échappé à la pendaison

Arto Paasilinna - Le potager des malfaiteurs ayant échappé à la pendaisonL’inspecteur principal Jalmari Jyllänketo est envoyé par la Sécurité nationale finlandaise sur le domaine de L’Étang aux Rennes, une exploitation agricole bio pour enquêter sur un certain nombre de disparitions non élucidées. Afin d’infiltrer l’endroit, il se fait passer pour un contrôleur bio. L’accueil qui lui est réservé est formidable et tout le monde est très sympathique, il n’est d’ailleurs pas insensible au charme de Sanna Saarinen, la responsable des plantations d’herbes aromatiques. Après quelques jours d’inspection, il ne constate aucune activité illicite et projette même de passer quelques jours de vacances à L’Étang aux Rennes. C’est là qu’il va découvrir les activités secrètes menée par ses dirigeants, va-t-il pour autant les dénoncer, rien n’est moins sûr !

J’aime beaucoup Arto Paasilinna mais il faut reconnaître que, sans avoir jamais rien lu de mauvais, certains de ses romans m’ont moins plu que les autres. J’ai donc toujours un peu d’appréhension quand je commence un de ses livres. Heureusement, Le potager des malfaiteurs ayant échappé à la pendaison fait partie de ses romans les plus drôles, j’ai beaucoup aimé l’histoire, l’atmosphère et j’ai surtout beaucoup ri ! Il fait partie de ces romans où il se passe des choses complètement délirantes tout en nous faisant réfléchir sur des sujets fondamentaux, dans le cas présent, on peut s’interroger sur la notion d’équité et de justice. J’ai beaucoup aimé l’évolution du personnage principal, Jalmari Jyllänketo, et les questions qu’on est amené à se poser au fur et à mesure de ses choix.

Un bon cru de l’auteur finlandais Arto Paasilinna que je vous recommande si vous avez envie d’un roman qui vous fasse à la fois rire et réfléchir !

Folio, mai 2012

Gunnar Staalesen – Le roman de Bergen : 1950 – Le zénith (tome 2)

Le roman de Bergen, tome 4 de Gunnar StaalesenUne fois encore, je suis allée me promener avec grand plaisir dans les rues de Bergen.

Nous sommes cette fois dans une ambiance d’après-guerre où tout est à reconstruire aussi bien matériellement qu’humainement. C’est le moment de juger les criminels de guerre mais aussi celui des nouvelles découvertes. Les vieux font petit à petit place à la nouvelle génération mais certains secrets hantent toujours les rues de la ville.

Je suis toujours sous le charme de cette immense fresque de Gunnar Staalesen consacré à sa ville d’origine, Bergen.  On pourrait penser qu’au bout de quatre livres cela pourrait devenir lassant mais point du tout, c’est toujours aussi passionnant. On retrouve avec plaisir les personnages du début de l’histoire et on voit leur progéniture évoluer. A force, j’ai un peu l’impression de connaître la ville et ces familles, comme si je faisais partie du paysage ce qui est une grande réussite de la part de l’auteur.

Je vous le répète donc pour la quatrième fois, lisez cette série !

Points, juin 2012

Sofi Oksanen – Les vaches de Staline

Sofi Oksanen - Les vaches de StalinePrésentation de l’éditeur : Les « vaches de Staline », c’est ainsi que les Estoniens déportés désignèrent les maigres chèvres qu’ils trouvèrent sur les terres de Sibérie, dans une sorte de pied de nez adressé à la propagande soviétique qui affirmait que ce régime produisait des vaches exceptionnelles. C’est aussi le titre du premier roman de Sofi Oksanen, dont l’héroïne, Anna, est une jeune Finlandaise née dans les années 1970, qui souffre de troubles alimentaires profonds. La mère de celle-ci est estonienne, et afin d’être acceptée, cette femme a tenté d’effacer toute trace de ses origines, et de taire les peurs et les souffrances vécues sous l’ère soviétique. Ne serait-ce pas ce passé qui hante encore le corps de sa fille ?

Mon avis : Au début de ma lecture, j’étais plutôt emballée. J’ai apprécié de voir les problèmes auxquels était confrontée Katariina aussi bien en Estonie qu’en Finlande. Mais très vite l’enchaînement des chapitres se fait confus, répétitif et cela finit par traîner en longueur car soyons honnête, il n’y a pas vraiment d’histoire, en tout cas, pas de quoi en faire 500 pages. L’absence de chronologie ne facilite pas non plus la compréhension. De plus, je ne me suis pas intéressée du tout aux troubles alimentaires d’Anna alors que c’est un sujet qui m’avait interpellée dans d’autres ouvrages. Malgré tout, on entrevoit dans Les vaches de Staline les prémices de son deuxième roman, Purge, qui se révèle beaucoup plus abouti. J’ai parfois eu l’impression que ce premier roman était un brouillon de celui-ci.

Certes je ne m’attendais pas à ce que ce roman soit aussi bien que Purge avec lequel Sofi Oksanen a mis la barre très haut mais je suis déçue car je m’attendais quand même à mieux que ça.

Les avis de Philisine Cave, Zazy, Miss Leo, Sharon, Hélène Choco, Shelbylee et Malika qui ont participé à cette LC et qui n’ont, pour la plupart, pas été plus emballées que moi.

Stock, La Cosmopolite, septembre 2011

Voir aussi : Sofi Oksanen – Purge

Gunnar Staalesen – Le roman de Bergen : 1950 – Le zénith (tome 1)

Gunnar Staalesen - Le roman de Bergen IIILa saga de Gunnar Staalesen se poursuit dans ce troisième tome ; cette fois, nous sommes en 1933. Un corps vient d’être repêché, celui de Peter Paulus Haga. Tout laisse supposer qu’il s’agit d’un accident mais lorsque l’enquête révèle que le défunt n’est autre que le locataire de Miss Maren Kristine Pedersen, l’affaire du consul Friman se rappelle à l’esprit de l’enquêteur Ole Berstad. Y aurait-il un lien entre ce décès et cette affaire de plus de trente ans dont la conclusion a toujours semblé étrange ?

Voici pour l’intrigue de départ qui nous permet de renouer avec bon nombre de personnages des deux tomes précédents. Mais ce n’est là, une fois encore, qu’un moyen de mettre en scène la principale héroïne de cette saga, la ville de Bergen.

Sur le plan international, le contexte politique devient on ne peut plus intéressant avec l’accession au pouvoir d’Adolf Hitler en Allemagne, celle de Mussolini en Italie et avec une guerre civile qui fait rage en Espagne. Une atmosphère de tension et de peur qui ne va pas manquer de gagner la Norvège et bouleverser la vie des habitants de Bergen qui vont être confrontés à des choix difficiles…

Un troisième tome dans la lignée des précédents, avec son lot de rebondissements et son ambiance particulière. Le récit s’arrête en 1944, je ne vous cache pas que j’ai hâte de lire la suite !

Points, avril 2012

Auður Ava Ólafsdóttir – Rosa Candida

Auður Ava Ólafsdóttir - Rosa CandidaArnljótur Thórir, surnommé Lobbi, 22 ans, a récemment perdu sa mère dans un accident de voiture. Le roman début au moment de son dernier repas avec son père et son frère jumeau handicapé, avant son départ d’Islande pour un pays étranger où il a trouvé un travail dans la roseraie d’un monastère.

Il va rencontrer un certain nombre d’obstacles sur son trajet avant d’arriver à l’endroit où il va enfin pouvoir réaliser ce qui lui tient à cœur. On ne sait pas exactement où il se rend mais cela n’a pas grande importance dans l’histoire bien que cela m’ait un peu dérangée au début.

Ses projets vont être chamboulés par un coup de fil de la jeune femme avec qui il a eu une petite fille qui lui demande s’il pourrait la garder pendant quelques temps…

C’est un beau livre, bien écrit, mais qui ne m’a pas autant touchée que ce que je pensais avant de l’ouvrir. En fait, je ne me suis pas sentie proche des personnages et du coup, même si j’ai trouvé l’histoire jolie et touchante, je suis restée un peu en dehors.

J’ai aimé tout de même et je vous le conseille si vous aimez les belles histoires, mais cela n’a pas été le coup de cœur auquel je m’attendais.

Points, février 2012

Sofi Oksanen – Purge

Sofi Oksanen - PurgePurge est un roman finlandais de Sofi Oksanen, qui débute en Estonie en 1992.

Aliide Truu est une vieille femme qui vit seule dans une maison de la campagne profonde depuis la mort de son époux, Martin.

Un soir, en regardant par sa fenêtre, elle aperçoit une jeune femme prostrée dans la pénombre de son jardin. D’abord méfiante, elle hésite à lui ouvrir sa porte, puis finalement, prenant bien soin de cacher les quelques biens auxquels elle tient, elle la laisse entrer.

Zara explique alors à Aliide que son mari est à sa recherche et bien que ses propos ne soit pas très clairs, elle comprend que la jeune femme a peur. De qui ? De quoi ? Comment a-t-elle atterri dans ce village perdu pour se cacher ? Autant de questions qui vont l’amener à se remémorer, sa propre histoire qui se révélera avoir plus de points communs avec celle de Zara que tout ce qu’elle aurait pu imaginer en lui ouvrant sa porte.

A travers cette tragédie familiale, l’auteure évoque l’occupation de l’Estonie par les soviétiques, la résistance qui s’organise mais aussi ceux qui ont fait le choix de collaborer, parfois au sein d’une même famille, entachant à jamais ce lien immuable. Elle aborde également le thème de la violence sexuelle à travers les histoires de ces deux femmes, montrant que ces horreurs existent bel et bien quelle que soit l’époque.

J’ai apprécié le début du roman, la rencontre de ces deux femmes. Mais c’est surtout à partir du moment où l’auteure commence à évoquer le passé d’Aliide Truu que ma curiosité a été éveillée et que j’ai vraiment commencé à aimer cette lecture. J’ai aimé la façon dont elle raconte les choses, sans faux-semblants, en allant droit au but. C’est un roman dur, sombre, qui nous amène à nous poser des questions mais qui n’est pas oppressant pour autant.

Un roman percutant que je ne risque pas d’oublier.

Livre de poche, février 2012

Gunnar Staalesen – Le roman de Bergen : 1900 – L’aube (tome 2)

Gunnar Staalesen - Le roman de Bergen - 1900 – L’aube (tome 2)L’histoire de Bergen se poursuit 10 ans après le tragique évènement qui clôturait le tome précédent : l’incendie de la ville.

Un conflit social fait rage entre les syndicalistes et la police dans lequel s’affrontent les deux fils de Christian Moland, Svend et Per. D’autre part, alors qu’il y aura bientôt prescription dans l’affaire de la mort du consul Frimann, voilà que l’enquête est relancée…

Dans ce tome, l’intrigue policière, vieille de 25 ans, est moins présente même si elle continue à jouer un rôle important dans l’histoire. Ici ce sont surtout les grèves qui préoccupent les berguénois et c’est plutôt l’aspect politique qui est mis en avant à travers le quotidien des personnages. Parlons justement des personnages, on retrouve les principaux protagonistes du premier volume auxquels s’ajoutent des nouveaux venus, enfants ayant grandi ou berguénois de retour en ville, la galerie de personnage s’étoffe et se diversifie.

Une suite tout aussi intéressante que le début, en particulier par son aspect historique, dans un décor que l’on se plaît à imaginer, notamment grâce au plan de la ville après reconstruction qui figure au début de l’ouvrage. Je suis complètement sous le charme de cette saga norvégienne. Quel dépaysement !

Une fresque vraiment prenante, j’ai hâte de lire la suite !

Points, juin 2011

Gunnar Staalesen – Le roman de Bergen : 1900 – L’aube (tome 1)

Katarina Mazetti – La fin n’est que le début

Katarina Mazetti - La fin n'est que le débutTroisième et dernier opus de l’histoire de Linnea, La fin n’est que le début se passe à la suite du précédent tome. Linnea a maintenant un an de plus, 18 ans, et elle se prépare à passer son bac.

C’est alors qu’elle croise le sosie de Pia, sa meilleure amie qui s’est suicidé et dont elle avait eu tant de mal à faire le deuil dans Entre Dieu et moi, c’est fini. Dès lors, les souvenirs reviennent, et lorsqu’elle se rend compte que la personne qu’elle a croisé n’est autre que Per, le grand frère de Pia, elle hésite à peine avant de l’accoster. On ne peut pas parler de retrouvailles puisqu’elle ne le fréquentait pas quand Pia était en vie – celui-ci avait déjà quitté le domicile familial pour faire ses classes – mais on peut dire que leur rencontre est explosive !

Pourtant il y a quelque chose qui l’attire chez lui, est-ce sa personnalité ou sa ressemblance avec Pia ? En tout cas, il ne la laisse pas indifférente et elle espère bien que c’est réciproque…

Tout ceci ne l’empêche pas de se soucier de sa copine Malin, qui semble avoir des problèmes avec un type à l’air louche ou de sa grand-mère qui a fait une attaque et qui a du mal à se débrouiller toute seule.

Dans ce roman, Linnea est à une période charnière, la fin de l’adolescence et le passage à l’âge adulte. Celui où on fait encore des bêtises, où on a envie d’être libre et de faire ce qu’on veut mais où on doit pourtant commencer à prendre soi-même des décisions importantes.

J’ai beaucoup plus apprécié ce roman que le précédent dans lequel Linnea m’avait vraiment énervée et où je n’avais pas réussi à retrouver les questions qui m’avait interpellée dans Entre Dieu et moi, c’est fini. Ici, les thèmes sont différents, le personnage évolue, est confronté à de nouveaux problèmes et le tout est traité de façon beaucoup plus réaliste que dans Entre le chaperon rouge et le loup, c’est fini ; on s’y identifie plus facilement.

Un dernier tome qui me réconcilie avec l’ensemble mais on ne peut nier qu’il y a toujours un certain malaise qui s’installe quand on lit un livre de Katarina Mazetti.

Babel, novembre 2011

Arto Paasilinna – Sang chaud, nerfs d’acier

Arto Paasilinna - Sang chaud, nerfs d'acierLinnea Lindeman – une forte femme, chasseuse de phoques et accoucheuse un peu chamane – a une vision : Antti Kokkoluoto, héros aux nerfs d’acier mais au sang chaud, naîtra en 1918, au moment même où la jeune Finlande plongera dans la guerre civile, et s’éteindra un beau jour de 1990.

C’est la première fois à ma connaissance qu’Arto Paasilinna écrit un roman qui se passe à cette période et qui s’inscrit dans un contexte historique spécifique, et c’est une réussite. J’ai vraiment apprécié lire l’histoire d’Antti et de sa famille pendant les conflits de la Deuxième Guerre Mondiale et de voir comment elle a été vécue du côté des finlandais. On retrouve néanmoins l’humour qui a fait jusqu’à maintenant le succès de ses romans et des personnages toujours aussi hauts en couleurs !

Une super lecture pour se détendre et un très bon cru pour cet auteur finlandais !

Folio, mai 2011