Archive for the ‘ Littérature britannique ’ Category

Lectures victoriennes

Toujours dans le cadre du mois anglais, je vous parle de deux romans qui étaient dans ma PAL depuis au moins 2 ans et que je me suis finalement décidée à lire !

Anthony Trollope – Le Docteur Thorne

Doctor ThorneRésumé : Sans dot, de naissance illégitime, la belle et fière Mary ne saurait s’unir à celui qu’elle aime, Frank Gresham, un jeune héritier désargenté. Les Ladies de la famille Gresham manœuvrent en coulisse pour le marier à une femme riche afin de sauver le domaine familial hypothéqué. Seul l’oncle de Mary, le docteur Thorne, connaît le secret de son ascendance et la fortune dont elle pourrait hériter.

Je vous le disais plus haut, j’avais acheté ce roman il y a 2 ans mais je n’avais pas eu le courage de me lancer dans cette lecture. J’avais pourtant été totalement séduite par mes deux premières lectures de l’auteur : Miss Mackenzie et Quelle époque !

J’ai éprouvé dès les premières pages un grand plaisir à retrouver la plume d’Anthony Trollope. Il analyse toujours avec beaucoup de finesse et d’humour les mœurs de la société victorienne et je n’ai pas été déçue par les péripéties de la jeune Mary et de son oncle, le docteur Thorne. Je ne peux que vous le recommander, que vous connaissiez ou non l’auteur !

Ce roman a, par ailleurs, été récemment l’objet d’une adaptation en mini-série avec Tom Hollander dans le rôle du Docteur Thorne, il va bien évidemment falloir que j’y jette un œil !

Points, mai 2014

Elizabeth Gaskell – Les amoureux de Sylvia

SylviaRésumé : En ce jour de 1796, les baleiniers reviennent au port de Monkshaven. Dans la foule guettant leur retour se trouve la belle Sylvia. En apercevant Kinraid, le harponneur, son cœur s’emballe. Son cousin Philip soupire d’amour pour elle, mais elle ne le voit pas. La guerre s’en mêle et ravit les hommes. Certains, dont Kinraid, ne reviendront pas au Yorkshire. Sylvia pense ne plus jamais aimer et pourtant…

Je ne vais pas y aller par quatre chemins, ce livre a été une grosse déception. Je n’ai pas aimé les personnages et ma lecture a été pour le moins fastidieuse. Dès le début, j’ai eu du mal à apprécier le caractère de Sylvia et ses déboires sentimentaux n’ont pas réussi à me toucher. Mon antipathie pour elle aurait pu être mise de côté si les personnages masculins m’avaient un tant soit peu séduite mais cela n’a pas été le cas.

Je vais rester sur mes souvenirs de Nord et Sud (même si je n’avais pas non plus aimé l’héroïne) et de Cranford et tenter de vite oublier Sylvia !

Points, juin 2013

Du côté des challenges : Le mois anglais chez Cryssilda et Lou.

Le mois anglais 2016

Kazuo Ishiguro – Le géant enfoui

Résumé : Angleterre, haut Moyen Age. Dans un pays en proie à toutes sortes de superstitions vivent Axl et Beatrice. Leur amour a résisté aux années, mais leurs souvenirs sont aussi brumeux que les montagnes et les vallées qui les entourent. Ils décident de faire un voyage pour rejoindre leur fils qu’ils n’ont pas vu depuis des années. Des obstacles se dressent sur leur chemin, parfois étranges, parfois terrifiants. Sommes-nous les otages impuissants de notre mémoire ?

The Buried Giant

C’est avec beaucoup de plaisir et de curiosité que j’ai suivi les pas d’Axl et Beatrice, ce couple âgé en route pour le village de leur fils. Le géant enfoui est un récit assez déroutant car les personnages semblent victimes d’un sortilège qui obscurcit leurs souvenirs. Quoi qu’il en soit, leur périple n’est pas de tout repos. Tout au long de leur quête, ils vont rencontrer de nombreux personnages et de nombreux obstacles n’ayant pour seul certitude que l’amour qu’ils se portent l’un à l’autre.

J’ai été particulièrement intéressée, dans ce roman, par le contexte historique choisi par Kazuo Ishiguro et qui n’a absolument rien à voir avec ses précédents ouvrages. Le Moyen-Âge, qui plus est en Angleterre, n’est pas une période que je connais très bien ni que j’affectionne particulièrement et cela m’a changé un peu de mes lectures habituelles ce qui ne fait pas de mal.

Je pourrais vous en parler encore un peu mais je ne veux pas révéler ce que cache le titre du roman et je ne peux que vous inviter à le découvrir par vous-même. Pour ma part, je vais en garder un excellent souvenir !

Folio, avril 2016

Du côté des challenges : Le mois anglais chez Cryssilda et Lou.

Le mois anglais 2016

Neil Gaiman – L’océan au bout du chemin

Résumé : «Les adultes suivent les chemins. Les enfants explorent.» De retour dans le village de sa jeunesse, un homme se remémore les évènements survenus l’année de ses sept ans. Un suicide dans une voiture volée. L’obscurité qui monte. Et Lettie, la jeune voisine, qui soutient que la mare au bout du chemin est un océan…

L'océan au bout du chemin

Neil Gaiman est un conteur exceptionnel, ça, je le savais déjà. Dans L’océan au bout du chemin ses descriptions sont si vivantes qu’on s’y croirait. On n’a aucun mal à se mettre dans la peau du petit garçon de sept ans et à suivre le récit à travers ses yeux. Plus l’histoire avance, plus on sent l’angoisse de l’enfant qui perd tous ses repères et ne sait plus à qui ou à quoi se fier. Il faut dire que la frontière entre la réalité et la fiction est souvent bien mince dans l’univers de Neil Gaiman et on se demande quelle part du récit est inspirée de faits réels et quelle part relève de l’imaginaire de l’enfant.

Les souvenirs d’enfance sont parfois enfouis et masqués sous ce qui advient par la suite, comme des jouets d’enfance oubliés au fond d’un placard encombré d’adulte, mais on ne les perd jamais pour de bon.

L’océan au bout du chemin est un très chouette conte fantastique que je recommande vivement.

J’ai lu, mars 2016

Du côté des challenges : Le mois anglais chez Cryssilda et Lou.

Le mois anglais 2016

Hilary Mantel -Le pouvoir

Le pouvoir (Bring Up the Bodies) fait suite à Dans l’ombre des Tudors (Wolf Hall), la saga d’Hilary Mantel consacrée à Thomas Cromwell.

Hilary Mantel - Le pouvoir

J’ai retrouvé avec plaisir l’ambiance du premier tome, les longueurs en moins ! J’ai aussi eu moins de mal à rentrer dedans car cette fois-ci, les personnages m’étaient plus familier.

Ce deuxième livre de la trilogie se déroule sur une assez courte période, 1535-1536, et se concentre sur la déchéance d’Anne Boleyn que le roi Henri VIII avait finalement réussi à épouser. Jane Seymour quant à elle se fait de plus en plus présente. Pendant tout ce temps, Thomas Cromwell continue à œuvrer dans l’ombre pour satisfaire aux exigences du roi et maintenir son statut à la cour. Ici encore, trahisons et complots sont au rendez-vous et on ne s’ennuie pas une seconde, d’autant que ce tome est beaucoup plus rythmé que le précédent.

C’est une période de l’histoire de l’Angleterre que je trouve vraiment très intéressante et j’aime la façon dont elle est traitée par Hilary Mantel. Vivement le prochain tome !

Pocket, novembre 2015

Jasper Fforde – Le mystère du Hareng Saur

Le mystère du Hareng Saur est le sixième tome de la série de Jasper Fforde consacrée à Thursday Next et à ses péripéties dans le Monde des Livres.

ThursdayNext6

C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai retrouvé les personnages et leur univers. Ce sixième tome est façonné dans le même moule que ses prédécesseurs, bourré de jeux de mots, de références à de nombreuses œuvres littéraires et de rebondissements inattendus, et la recette fonctionne toujours aussi bien !

Je regrette toutefois que le titre de la version française soit si éloigné de la version originale – One of Our Thursdays is Missing – d’autant qu’il gâche quelque peu le suspens. C’est là toutefois mon seul bémol car pour le reste, j’ai passé un très bon moment !

Le septième tome, Petit enfer dans la bibliothèque, est disponible chez Fleuve éditions.

10/18, octobre 2015

Ian McEwan – Opération Sweet Tooth

A la fin de ses études, la jeune et brillante Serena Frome est engagée par le MI5. L’histoire se déroulant dans les années 70, ce n’est pas anodin et j’ai particulièrement apprécié la mise en avant des disparités entre hommes et femmes au sein de l’organisation à cette époque ainsi que l’évocation de Stella Rimington à travers le personnage de Millie Trimingham, première femme à avoir été Directrice Générale du MI5.

Toujours est-il qu’après un certain temps au sein de l’organisation, elle se voit confier l’Opération Sweet Tooth, une mission qui consiste à recruter et subventionner des écrivains dont les publications seront en adéquation avec les idées que le MI5 souhaite véhiculer. Ces auteurs ne doivent évidemment pas savoir de quoi il retourne, c’est là toute la difficulté pour la jeune Serena qui ne trouve rien de mieux à faire que de tomber amoureuse de Tom Haley, l’écrivain qu’elle est chargée de recruter.

Sweet Tooth

S’il y a une chose qui m’a dérangée dans ce livre, c’est le peu de discernement avec lequel Serena choisit les hommes dont elle s’éprend. J’ai donc eu un peu de mal à adhérer au comportement de la jeune femme.

Ceci mis à part, j’ai passé un très bon moment avec cette histoire d’amour sur fond de tensions politiques, mais c’est surtout le regard porté sur le milieu littéraire et sur le rôle de la littérature qui m’a le plus intéressée. Les nouvelles signées Tom Haley que nous pouvons lire au fil du récit m’ont aussi beaucoup intriguée ; ce personnage est incontestablement celui qui m’a fait apprécier ce roman.

Malgré un petit bémol, ce roman aura réussi à me réconcilier avec Ian McEwan que je relirai sans doute.

Folio, octobre 2015

Du côté des challenges : A year in England chez Titine.

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Thomas Hardy – Loin de la foule déchaînée

Thomas Hardy - Loin de la foule déchaînéeQuatrième de couverture : Ayant perdu toutes ses bêtes par la faute d’un chien mal dressé, le jeune berger Gabriel Oak se trouve ruiné. Le voilà réduit à trouver du travail dans une ferme qu’il vient de sauver d’un incendie. Il ignore alors qu’elle appartient à Bathsheba Everdene, une jeune femme venue s’installer au pays avec sa tante… et qui a repoussé ses avances avec hauteur. Sans un regard pour Gabriel, la belle héritière est convoitée par un exploitant, William Boldwood, mais aussi par son rival, le fringant sergent Francis Troy – sans savoir qu’une domestique est enceinte de ses œuvres. Quel espoir l’honnête Gabriel pourrait-il encore nourrir ? A peine s’il compte sur la folie des hommes pour lui ouvrir le cœur de Bathsheba… Finira-t-elle par reconnaître que le plus digne d’elle n’est pas de sa condition ?

J’avais un peu peur de me lancer dans cette lecture car ma découverte de Thomas Hardy avec Tess d’Urberville m’avait pas mal plombé le moral même si le livre est très réussi. Heureusement, cette lecture ne m’a pas laissée le même sentiment.

D’emblée, je me suis attachée à Gabriel malgré – ou peut-être à cause de – sa maladresse avec Bathsheba. Les deux autres prétendants de cette dernière, eussent-ils été plus sympathiques, auraient de toute façon eu du mal à trouver grâce à mes yeux. Cela ne m’a pas empêchée d’apprécier les rebondissements de cette histoire et de ressentir une certaine empathie pour l’héroïne.

Je suis maintenant curieuse de voir l’adaptation cinématographique de Far from the madding crowd par Thomas Vinterberg avec Carey Mulligan et Matthias Schoenaerts dans les rôles principaux. Aucune date de sortie n’est prévue au Japon pour l’instant, je vais donc devoir attendre la sortie DVD ; les critiques ont l’air plutôt bonnes en tout cas !

Archipoche, mai 2015

Du côté des challenges : Le mois anglais chez Titine, Lou et Cryssilda !

Le mois anglais 2015

Jonathan Coe – Expo 58

Jonathan Coe - Expo 58Quatrième de couverture : Londres, 1958. Thomas Foley travaille au ministère de l’Information lorsqu’on lui propose de participer à l’Exposition universelle de Bruxelles. Mais superviser la construction du Pavillon britannique est plus dangereux qu’on ne pourrait le croire… Il est vite rejoint par de savoureux personnages : Chersky, un journaliste russe qui pose des questions à la manière du KGB, Tony, le scientifique anglais responsable d’une machine, la ZETA, qui pourrait faire avancer la technologie du nucléaire, Anneke, enfin, l’hôtesse qui va devenir sa garde rapprochée. En parodiant le roman d’espionnage, Coe médite sur le sens de nos existences. Il dresse le portrait d’une société tiraillée entre une certaine attirance pour la liberté et un attachement viscéral aux convenances.

Thomas Foley se retrouve catapulté d’un travail de bureau passablement ennuyeux à l’effervescence de l’Exposition universelle de Bruxelles de 1958. Thomas n’est pas un héros, loin s’en faut, et, malgré quelques évènements étranges survenus avant son départ, c’est en toute naïveté qu’il débarque à Bruxelles.

J’ai aimé l’ambiance de l’Expo 58, les descriptions des lieux, les soirées au Britannia… J’ai aussi particulièrement apprécié le regard que porte l’auteur sur la Grande-Bretagne et ses réflexions sur le futur du pays ancré dans les traditions.

Par ailleurs, j’ai trouvé follement drôles les passages avec les deux agents britanniques lorsqu’ils questionnent Thomas. Sa naïveté face aux dialogues volontairement obscurs des deux comparses m’a beaucoup amusée.

L’intrigue quant à elle n’est pas ce qu’il y a de plus originale mais elle tient la route. Ceci est d’ailleurs largement compensé par le style et le ton du roman.

Probablement pas le meilleur roman de Jonathan Coe, mais j’ai passé un très bon moment !

Folio, juin 2015

Du côté des challenges : Le mois anglais chez Titine, Lou et Cryssilda !

Le mois anglais 2015

Ann Granger – Un assassinat de qualité

Ann Granger - Un assassinat de qualitéQuatrième de couverture : Londres, 1867, le mal rôde dans les rues… Un soir d’octobre, alors que l’inspecteur Ben Ross de Scotland Yard rentre chez lui un samedi soir, le fog tourbillonne et l’enveloppe comme une bête vivante. Lorsque le brouillard se lève le lendemain matin, une femme gît assassinée dans Green Park. Allegra Benedict était la belle épouse italienne d’un marchand d’art de Piccadilly. Mais qu’avait-elle été faire à Londres cet après-midi, et pourquoi avait-elle été vendre sa broche dans Burlington Arcade quelques heures avant sa mort ? Alors que Ben commence son enquête, son épouse Lizzie – avec l’aide de leur bonne Bessie – se penche sur la vie privée d’Allegra et découvre plus d’une raison pour laquelle quelqu’un pourrait vouloir sa mort…

J’ai mis pas mal de temps à lire le deuxième tome des aventures de Lizzie Martin, cela n’a pas été le cas avec le troisième, aussitôt reçu, aussitôt lu !

Nous sommes de retour à Londres pour cette nouvelle intrigue à laquelle le fameux fog londonien, ce brouillard épais qui empêche toute visibilité, confère une atmosphère particulièrement angoissante.

J’ai autant aimé l’intrigue que celle des précédents romans bien que l’histoire et l’enquête soient en majeure partie conduite par Ben Ross et que les interventions de Lizzie soient plutôt sporadiques. J’espère qu’il ne s’agit pas là de la nouvelle tendance de la série mais plutôt d’une envie de l’auteure de faire quelque chose d’un peu différent.

J’attends en tout cas avec impatience le quatrième tome, en espérant que Lizzie jouera un rôle plus important !

10/18, mai 2015

Du côté des challenges : Le mois anglais chez Titine, Lou et Cryssilda !

Le mois anglais 2015

Jo Baker – Une saison à Longbourn

Jo Baker - Une saison à LongbournQuatrième de couverture : Sur le domaine de Longbourn, résident Mr et Mrs Bennet et leurs cinq filles, en âge de se marier. À l’étage inférieur veillent les domestiques. Personnages fantomatiques dans l’œuvre de Jane Austen, Orgueil et préjugés, ils deviennent ici les protagonistes du roman. Mrs Hill, l’intendante, orchestre la petite troupe – son époux, la juvénile Polly, Sarah, une jeune idéaliste qui rêve de s’extraire de sa condition et, le dernier arrivé, James – d’une main de fer. Tous vivent au rythme des exigences et des aventures de leurs patrons bien-aimés. Une fois dans la cuisine, les histoires qui leur sont propres émergent et c’est tout un microcosme qui s’anime pendant qu’Elizabeth et Darcy tombent amoureux au-dessus…

J’ai depuis longtemps lu et apprécié le célèbre roman de Jane Austen, Orgueil et préjugés, mais j’avoue que je ne m’étais jamais préoccupée des personnages secondaires. C’est à eux que Jo Baker a choisi de s’intéresser dans ce roman.

Le début du roman m’a marqué par ses descriptions des tâches ménagères très détaillées. On s’imagine mal, avec le confort actuel, la difficulté que cela représentait à l’époque et j’ai apprécié la manière dont l’auteure en a rendu compte. En tout cas, j’ai aimé faire plus ample connaissance avec ces personnages et si un jour je relis le livre de Jane Austen, je ferai sans doute plus attention aux passages où ils sont cités !

Il faut toutefois avouer qu’Une saison à Longbourn n’est pas sans rappeler les séries TV Downton Abbey ou encore Upstairs, Downstairs. On ne peut donc pas le qualifier d’original mais il s’est avéré être une lecture plutôt agréable.

Évidemment, si vous n’avez pas lu Orgueil et préjugés, vous aurez un peu de mal à comprendre ce qui se passe chez les Bennet, il me semble donc indispensable que ce soit fait avant de commencer cette lecture.

Le livre de poche, avril 2015

Du côté des challenges : Le mois anglais chez Titine, Lou et Cryssilda !

Le mois anglais 2015