Caroline Preston – Le journal de Frankie Pratt

Quatrième de couverture : 1920. Frankie Pratt a 18 ans. Élève prometteuse, lectrice avertie, la jeune fille rêve de devenir écrivain. Avec une machine à écrire Corona et une fantaisie d’archiviste, elle se lance dans le récit de ses aventures sous forme de scrapbook. Tour à tour étudiante, danseuse de charleston amateur, rédactrice de potins à grand tirage, amoureuse éperdue de mauvais garçons, elle nous entraîne dans son sillage, du New York de la Prohibition au Paris des Années folles.

Frankie Pratt

L’intérêt de ce livre ne réside pas dans l’histoire, qui s’avère assez classique et sans surprises, mais plutôt dans la description qu’il offre des années 20. J’ai beaucoup aimé les illustrations et documents qui se trouvent dans ce livre qui se présente sous forme de scrapbook. J’avais un peu peur qu’il perde du charme dans la version poche mais ça n’est pas le cas, c’est un bel objet, tout en couleur, qu’on prend plaisir à feuilleter même après l’avoir terminé. Je suis ravie de l’avoir dans ma bibliothèque !

Pocket, novembre 2015

Jennifer E. Smith – La probabilité statistique de l’amour au premier regard

Hadley vient de rater son avion à 4 minutes près. 4 minutes qui vont la forcer à attendre 3 heures de plus pour pouvoir prendre le prochain vol en espérant qu’elle arrivera à temps pour assister au mariage de son père à Londres. C’est alors qu’elle rencontre Oliver, un jeune anglais qui va tenter de lui faire oublier ses soucis le temps de ce vol…

The statistical probability of love at first sight

L’histoire est mignonne et les personnages sont attachant, j’ai donc globalement passé un bon moment avec ce roman. J’ai aimé lire la rencontre d’Hadley et Oliver, et j’ai suivi leurs échanges pendant le vol avec beaucoup de plaisir. Ceci étant dit, j’ai tout de même trouvé la suite peu vraisemblable. Alors même si j’aime, de temps en temps, me laisser aller à croire aux contes fées, certaines choses ici m’ont un peu gênée.

La probabilité statistique de l’amour au premier regard s’est avérée une lecture agréable mais ça n’est pas non plus le coup de cœur que j’attendais. Je le conseille quand même si, comme moi, vous avez un jour rêvé d’être assise à côté d’un bel inconnu dans l’avion !

Une adaptation ciné est en préparation (source imdb), on parle de Hailee Steinfeld et de Robert Sheehan dans les rôles principaux, qu’en pensez-vous ?

Livre de poche jeunesse, janvier 2012

Garth Risk Hallberg – City on Fire

Quatrième de couverture : 31 décembre 1976. New York se prépare pour le réveillon. Chez les Hamilton-Sweeney, Felicia accueille financiers et mondains tandis qu’à l’autre bout de la ville, dans le Lower East Side, Charlie, venu de Long Island, attend Sam pour assister à un concert punk. Mais Sam a un autre rendez-vous auquel elle tient plus que tout. Elle retrouvera Charlie dans quelques heures à la station de métro de la 72e Rue. À quelques encablures de là, dans Hell’s Kitchen, Mercer Goodman tourne et retourne un délicat carton d’invitation. Et s’il se rendait à la réception des Hamilton-Sweeney pour retrouver Regan, cette sœur que William, en rupture avec sa famille, lui a toujours cachée ? Pourquoi ne pas saisir l’occasion d’en apprendre plus sur William, son amant, l’ancien leader du groupe punk Ex Post Facto ?

Bientôt, des coups de feu retentissent dans Central Park. Une ombre s’écroule dans la neige…

Qu’est-ce qui peut bien unir ces êtres – qui n’auraient jamais dû être amenés à se rencontrer – à un meurtre commis au cœur de Central Park ? Au sein de ce roman choral, leurs histoires s’entremêlent et nous entraînent dans les recoins les plus infimes de la ville.

City on Fire

Le début du roman peut sembler déroutant car la galerie de personnages mis en scène par Garth Risk Hallberg est assez vaste mais on comprend assez vite qu’ils ont des liens les uns avec les autres. Le meurtre perpétré à la fin de la première partie sert de déclencheur pour la suite du récit.

Celui-ci n’est d’ailleurs pas chronologique et il est entrecoupé d’interludes sous forme de documents (extraits de journaux, photos, etc.), on découvre petit à petit les différentes pièces du puzzle qui nous permettent de mieux cerner les protagonistes.

Par ailleurs, l’auteur réussit à merveille à nous plonger dans l’ambiance du New York des années 70, du moins cela correspond à l’idée que je m’en fais. J’ai surtout été frappée par la description du blackout qui a plongé la ville de New York dans le chaos en juillet 1977, je l’ai trouvée très réaliste.

City on Fire est un premier roman ambitieux réussi malgré quelques longueurs.

Merci à NetGalley et aux éditions Plon pour cette lecture.

Plon, janvier 2016

Hilary Mantel -Le pouvoir

Le pouvoir (Bring Up the Bodies) fait suite à Dans l’ombre des Tudors (Wolf Hall), la saga d’Hilary Mantel consacrée à Thomas Cromwell.

Hilary Mantel - Le pouvoir

J’ai retrouvé avec plaisir l’ambiance du premier tome, les longueurs en moins ! J’ai aussi eu moins de mal à rentrer dedans car cette fois-ci, les personnages m’étaient plus familier.

Ce deuxième livre de la trilogie se déroule sur une assez courte période, 1535-1536, et se concentre sur la déchéance d’Anne Boleyn que le roi Henri VIII avait finalement réussi à épouser. Jane Seymour quant à elle se fait de plus en plus présente. Pendant tout ce temps, Thomas Cromwell continue à œuvrer dans l’ombre pour satisfaire aux exigences du roi et maintenir son statut à la cour. Ici encore, trahisons et complots sont au rendez-vous et on ne s’ennuie pas une seconde, d’autant que ce tome est beaucoup plus rythmé que le précédent.

C’est une période de l’histoire de l’Angleterre que je trouve vraiment très intéressante et j’aime la façon dont elle est traitée par Hilary Mantel. Vivement le prochain tome !

Pocket, novembre 2015

Joyce Maynard – L’homme de la montagne

Quatrième de couverture : Juin 1979, Californie du Nord. Rachel, 13 ans, et sa sœur Patty, 11 ans, sont délaissées par leurs parents : une mère souvent absente et un père volage. Leur quotidien ennuyeux est soudain interrompu par une affaire de meurtre en série que leur père, l’inspecteur Torricelli, est chargé de résoudre. Trente ans plus tard, Rachel, devenue romancière, raconte l’été qui a bouleversé leur vie.

L'homme de la montagne

Contrairement aux précédents romans que j’ai lus de l’auteur, L’homme de la montagne a des allures de thriller. Joyce Maynard nous fait suivre plusieurs pistes avant la révélation finale. Je ne vous cache pas que j’ai assez vite deviné comment cela allait finir, pourtant elle a réussi à me surprendre en ajoutant quelques éléments auxquels je n’aurais jamais pensé.

Outre l’aspect policier, ce roman se concentre sur la relation entre les deux sœurs et leur relation avec leur père, parti de la maison pendant leur enfance. Le fait que celui-ci soit chargé de l’enquête sur le tueur de la montagne joue un rôle très important dans leurs rapports avec lui. Le récit traite donc essentiellement de l’adolescence et du passage à l’âge adulte ; si vous vous attendez à un thriller, il est possible que vous soyez déçu, pour ma part, j’ai retrouvé ce qui me plait dans les romans de cet écrivain.

L’homme de la montagne n’est pas mon roman préféré de l’auteur mais j’ai une fois de plus aimé son style et son analyse des liens familiaux. A lire si vous appréciez Joyce Maynard mais pas forcément le meilleur titre pour la découvrir.

10/18, septembre 2015

Graham Joyce – Les limites de l’enchantement

Maman Cullen n’est pas la vraie mère de Fern mais c’est elle qui l’a élevée et lui a transmis son savoir de sage-femme et de guérisseuse. Entre l’arrivée de hippies dans la ferme voisine et l’hospitalisation de Maman Cullen, Fern va devoir apprendre à faire face au monde extérieur. En plein cœur des années 60, la jeune femme se retrouve donc coincée entre les traditions ancestrales et les changements d’un monde qui se modernise.

enchantement

J’ai retrouvé dans ce roman ce qui m’avait plu dans Lignes de vie, à savoir une histoire ancrée dans la réalité relevée d’un soupçon de fantastique. Les limites de l’enchantement est un beau roman sur une jeune fille un peu perdue dans un monde en transition. Je n’ai pas autant aimé que ma précédente lecture de Graham Joyce mais il est certain que je vais continuer ma découverte de cet auteur.

Folio SF, octobre 2015

John Lydon – La rage est mon énergie

John Lydon, connu également sous le pseudonyme de Johnny Rotten, a été le chanteur du célèbre groupe punk Sex Pistols avant de fonder PiL (Public Image Limited). C’est à lui qu’on doit Anarchy in the UK, God save the Queen ou encore This is not a Love Song pour n’en citer que quelques-uns.

Anger is an energy

D’un point de vue littéraire, La rage est mon énergie (Anger is an energy) est loin d’être un chef d’œuvre. Le style est proche du langage parlé et on a parfois l’impression de lire une interview plutôt qu’une autobiographie. Par ailleurs, il répète souvent les mêmes propos, parfois à seulement une page d’intervalle, ce qui vient alourdir un récit déjà bien rempli.

Cela peut sembler rédhibitoire mais cela ne m’a pas empêchée d’apprécier cette lecture au cours de laquelle j’ai tout de même appris un certain nombre de choses. Je ne suis pas du genre à m’intéresser à la vie privée des artistes, je ne connaissais donc pas grand chose du personnage en-dehors de sa musique. Les passages qui m’ont le plus intéressée ont été son enfance, ses années avec les Sex Pistols et ce qui l’a amené à former PiL. Après, pour être honnête, j’ai trouvé que l’histoire se répétait un peu trop. J’ai donc eu un peu plus de mal avec le dernier tiers du livre mais je ne regrette pas du tout cette lecture.

Points, novembre 2015

Antoine Bello – Les falsificateurs

Quatrième de couverture : C’est l’histoire d’une organisation secrète internationale, le CFR (Consortium de Falsification du réel) qui falsifie la réalité mais dont personne ne connaît les motivations. C’est l’histoire de quelques une des plus grandes supercheries de notre époque : de Laïka, la première chienne dans l’espace, qui n’a jamais existé, de Christophe Colomb qui n’a pas découvert l’Amérique, des fausses archives de la Stasi. C’est l’histoire d’un jeune homme, embauché par le CFR, qui veut comprendre pourquoi et pour qui il travaille. C’est l’histoire d’une bande d’amis qui veulent réussir leur vie, sans trop savoir ce que cela veut dire. C’est, d’une certaine façon, l’histoire de notre siècle.

Falsificateurs

Parlons tout d’abord du personnage principal, Sliv Dartunghuver , un jeune islandais recruté par le Consortium de Falsification du Réel dès la fin de ses études. Lorsqu’il intègre l’agence, il y voit un côté ludique sans saisir vraiment la portée de l’acte de falsification en lui-même. Ce n’est que plus tard qu’il se demande quels sont les buts que poursuit le CFR. Est-il simplement naïf ou bien complètement idiot, je lui laisse encore le bénéfice du doute après avoir terminé le livre. En tout cas, il fait partie de ces personnages qu’on ne peut ni complètement aimer ni vraiment détester.

Par ailleurs, ce roman est extrêmement bien documenté ; quel que soit le sujet abordé ou les lieux visités, tout est bien décrit et expliqué à tel point qu’on en arrive parfois à douter de ce qui a été falsifié ! J’ai vraiment apprécié la manière dont ce roman nous fait voyager.

Il n’en reste pas moins que j’aimerais bien savoir quels sont les objectifs du CFR car on n’en sait pas beaucoup plus à la fin du livre !

J’ai donc adoré Les falsificateurs et je ne tarderai pas à lire la suite des aventures de Sliv dans Les éclaireurs !

Folio, mai 2008

Jasper Fforde – Le mystère du Hareng Saur

Le mystère du Hareng Saur est le sixième tome de la série de Jasper Fforde consacrée à Thursday Next et à ses péripéties dans le Monde des Livres.

ThursdayNext6

C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai retrouvé les personnages et leur univers. Ce sixième tome est façonné dans le même moule que ses prédécesseurs, bourré de jeux de mots, de références à de nombreuses œuvres littéraires et de rebondissements inattendus, et la recette fonctionne toujours aussi bien !

Je regrette toutefois que le titre de la version française soit si éloigné de la version originale – One of Our Thursdays is Missing – d’autant qu’il gâche quelque peu le suspens. C’est là toutefois mon seul bémol car pour le reste, j’ai passé un très bon moment !

Le septième tome, Petit enfer dans la bibliothèque, est disponible chez Fleuve éditions.

10/18, octobre 2015

MURAKAMI Haruki – L’incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage

A l’époque du lycée, Tsukuru Tazaki faisait partie d’un groupe de 5 amis très soudés entre eux, cependant, quelques temps après son départ à Tokyo pour l’université, ses amis, restés à Nagoya, lui annoncent subitement et sans aucune explication qu’ils ne veulent plus avoir affaire à lui. Seize ans plus tard, sa rencontre avec Sara va l’amener à rechercher les raisons de cette soudaine séparation.

Tsukuru Tazaki

L’incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage est un très bon roman d’apprentissage que j’ai eu beaucoup de plaisir à lire. J’ai pourtant beaucoup hésité avant de l’acheter car bien que j’aime l’écrivain, le résumé ne me tentais pas vraiment. Il eut cependant été dommage de passer à côté de ce texte.

En-dehors de quelques passages sur les rêves de Tsukuru, le côté fantastique est beaucoup moins présent que dans les derniers romans de l’auteur, mais cela n’enlève rien à la magie qui se dégage des livres de Murakami Haruki. Les réflexions de son personnage nous amènent à nous interroger sur notre propre façon de voir les choses et à réfléchir sur nos relations avec les autres.

 Ce n’est pas seulement l’harmonie qui relie le cœur des hommes. Ce qui les lie bien plus profondément, c’est ce qui se transmet d’une blessure à une autre. D’une souffrance à une autre. D’une fragilité à une autre. C’est ainsi que les hommes se rejoignent. Il n’y a pas de quiétude sans cris de douleur, pas de pardon sans que du sang ne soit versé, pas d’acceptation qui n’ait connu de perte brûlante. Ces épreuves sont la base d’une harmonie véritable.

L’ensemble du roman n’est pas exempt de réflexions sur la société japonaise et même si cela n’est pas le sujet principal, je n’ai pu manquer d’apprécier l’analyse du milieu de l’entreprise au Japon.

On note aussi un élément important qui apparaît dans tous les textes de cet auteur japonais, la musique. Ici, il s’agit des Années de pèlerinage de Franz Listz et plus particulièrement le morceau intitulé Le mal du pays. Une réminiscence qui participe à la quête de Tsukuru Tazaki.

Une fois encore Murakami Haruki a réussi à toucher juste avec ce livre. Je ne peux que vous le conseiller !

10/18, septembre 2015